J’ai toujours souhaité les mettre au monde, devenir leur maman. D’aussi longtemps que je me souvienne, ils faisaient partie du plan, de mon avenir. J’avais même projeté avoir le grand frère et la petite sœur. La fameuse paire. Et cela s’est concrétisé. Mais au-delà du rêve, au-delà de ce que je me croyais capable de leur offrir, il y a une chose sur laquelle je ne m’étais pas questionnée : et si je n’étais pas assez forte pour devenir maman?

Et si je n’avais pas la force de leur dire non, du moins, pas assez souvent? Parce que j’aime les gâter. Parce que qu’il n’y a rien de mieux que ce sourire sur leur visage à la vue d’une petite surprise. Parce qu’ils ont ce petit je-ne-sais-quoi pour me faire craquer et qu’ils ont parfaitement compris comment me manipuler. Parce que je n’aime pas les conflits et que je veux parfois acheter la paix.

Et si je n’étais pas assez forte pour vivre cette pression parentale? Et le jugement des autres mères? Parce qu’au lieu de s’entraider, certaines préfèrent faire de la maternité une compétition. Et si je n’arrivais juste pas à être la maman qui prend soin d’elle, tout en préparant des repas santé faits maison dans une maison toujours « Spic and Span »?

Et si je n’étais pas assez forte pour supporter le rejet? Parce que j’ai donné la vie à deux grands indépendants, tout comme moi. Des enfants qui m’ignorent complètement à mon retour à la garderie. Des enfants qui se sauvent de mes câlins et que je dois enfermer dans la « prison à bisous ». Deux petits qui ont leurs propres jeux, qui s’amusent seuls et n'ont pas besoin que je les accompagne.

Et si, une fois adolescents, je n’avais juste pas la force de vivre nos différends? Parce qu’il y en aura, de grandes crises. Celles qu’on croit irréparables. Des conflits qui nous brisent à l’intérieur et ravagent tout. Ils auront leur propre vie, leurs opinions, leurs valeurs, leurs secrets. Et si je n’étais juste pas capable de les voir s’éloigner de moi peu à peu?

Ces questions, je me les pose à tous les jours, car ma confiance en moi, surtout en tant que maman, est un combat de chaque instant. Mais il y a une chose dont je suis certaine, c’est qu’au-delà de ma fragilité, mes enfants ont hérité d’une mère aimante qui fait son GROS POSSIBLE. Et ça, c’est ma plus grande force!

Joëlle

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