On me l’a répétée souvent cette phrase. Trop souvent. Le même genre d’encouragement qu’on donne à un enfant qui n’a pas gagné la course : l’important c’est de participer ! On le sait tous que de ne pas finir premier est un petit deuil.

L’espoir : on le crée, on le garde, on l’oublie ! Existe-t-il vraiment ? Il sert à faire attendre, à réduire les blessures et les déceptions. C’est attendre avec beaucoup de confiance que notre souhait se réalise.

Il y a plusieurs années, je me suis mise à faire l’amour autrement. Sans protection. Pas de sonneries qui me rappelle d’ingérer une pilule d’hormones. Je faisais l’amour différemment. Plus doucement, plus consciemment. J’en étais à semer un petit bébé. Entre deux va-et-vient, je peux te dire que j’en avais de l’espoir. Dès le premier mois, j’ai acheté un test de grossesse à 20 $. Même si j’ai choisi le meilleur selon les sondages, il était brisé. Une seule ligne est apparue. Le mois suivant, j’ai choisi une autre sorte. Un peu moins cher cette fois, mais tout aussi réputé. Encore une fois, il était défectueux. Les mois on passé et j’ai dû essayer tous les tests de grossesse qui existent. Certains mois, j’en prenais plus qu’un afin de valider les négatifs. Après une année, j’ai dû dépenser l’équivalent d’un voyage dans le Sud. J’ai aussi grafigné mon petit cœur. J’ai eu des discussions difficiles avec mon conjoint, durant lesquelles je l’accusais de ne pas être à la hauteur.

Faire l’amour n’était plus un si grand plaisir, mais une tâche. Je connaissais par cœur les jours du calendrier. Chaque journée de retard dans mes règles me donnait un peu d’espoir. Mon entourage me répétait de croire, d’y croire.

Deux années on passé. Puis, après discussion, mon couple a décidé de changer de projet. Parce que de ne pas être capable de faire un bébé, quand on connaît bien la recette, ça crée de la tension, de la déception, de la colère et de la peine. Chez nous, il y avait beaucoup de tension. Moi, j’avais épuisé toute la banque de larmes dont j’étais pourvue.

J’ai décidé de faire le saut, et de me dénicher un nouvel emploi. Un emploi qui me permettrait de m’évader un peu et d’occuper ma tête. Je ne comptais plus les jours sur le calendrier. Je faisais l’amour parce que j’en avais envie, tout simplement.

Mon nouvel emploi me stressait un peu. Apprendre les logiciels, rencontrer mes nouveaux collègues… J’en avais des hauts le cœur. J’étais épuisée à la fin de chacune de mes journées.

En fait, bébé avait fait son nid depuis plus d’un mois.

Je sais que nous sommes toutes différentes. Que pour certaines, les hormones seront nécessaires, pour d’autres ce sera même impossible. Que certaines tombent enceintes à la vue d’un phallus, d’autres y arrivent après de nombreuses années.

Garde espoir, fille, quand ta tête arrête de faire le travail et que le cœur s’y met, un petit bout de chou s’installe tranquillement. Laisse-le venir, il s’installera au bon moment, ne t’inquiète pas.

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