Quand j'étais adolescente, il arrivait régulièrement que mon cher papa fasse le souper. Quand je lui demandais la fameuse question « qu’est-ce qu'on mange? » il me répondait toujours la même chose : « desiranges! »Tsé le genre de phrase qui veut rien dire!?!?! Pas besoin de nommer que ça me tapait royalement sur mes nerfs d'ado qui-connait-tout-et-que-son-père-est-genre-tellement-out-là! Clairement, la réponse en gros était: « je ne le sais pas encore...»

Puis, il allait dans la cuisine, sortait une poêle à frire et la faisait chauffer. Il hachait finement un oignon et une gousse d'ail. Quand la poêle était assez chaude, il y mettait une noisette de beurre, la laissait fondre et y jetait l'oignon ainsi que l'ail fraîchement hachés. C'est à ce moment-là qu'il ouvrait la garde-manger et le frigo et attendait tranquillement, en observant leur contenu, l'inspiration... Il disait toujours (et le dit encore) qu'il n'y avait rien de mieux que l'odeur de l'oignon qui cuit dans le beurre pour s'inspirer un bon souper. À chaque fois, il sortait les ingrédients un après l'autre et ça finissait toujours par être bon!

Soyons francs, végétariens et carnivores seront d'accord. Est-ce qu'il y a une odeur plus appétissante que celle des oignons qui cuisent dans le beurre? Peu importe le choix du menu, ça ouvre l'appétit. De la cuisine réconfortante à la grande gastronomie. Du repas minute à celui qu'on prend la journée à faire.

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L'Homme et moi sommes exactement comme cela. On choisit toujours à la dernière minute ce qu'on va manger, selon l'inspiration du moment, comme mon père le faisait quand il était en charge des repas...

Je ne suis pas capable de prévoir les menus le dimanche pour la semaine... À chaque fois que j'essaie, je perds la bouffe préparée d'avance parce que, finalement, ça ne me tente plus de manger ça. Je sais, ça cause souvent plusieurs casse-têtes avec les horaires et la vie de fou de jeunes parents travaillant à temps plein, dont un travailleur autonome, et dont les enfants doivent manger exactement les 4 groupes alimentaires équilibrés dans les bonnes proportions dans le même repas sous peine de jugement sévère de la cour martiale des mauvais parents... (Ce sera sûrement un autre sujet...) Généralement, tout de même, on s'en sort bien.

Bref, on m'avait dit « attends quand tu vas avoir des enfants, tu n’auras pas le choix... » Bien, j'ai décidé de me le garder ce choix, même si pour ça, j'envoie l'Homme à l'épicerie à 16 h pour aller chercher ce qu'il manque ou que je le laisse faire le souper (ce qui arrive de plus en plus souvent à cause de son statut de travailleur dont le bureau est à la maison...) et qu'il fait ressembler ma cuisine à une jolie campagne champêtre... de Kaboul! C'est toujours bon, jamais décevant et pleinement assumé...« Quossé » vous voulez, je suis de même.

Tout de même, chapeau à ceux et celles qui sont capables de planifier leurs repas d'avance et cuisiner tout le dimanche (ou le samedi) pour concocter de bons petits plats à leur famille. Sincèrement, vous avez toute mon admiration!

«Désorganisationnement» vôtre,

La Petite Famille Bouffard

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