Pourquoi je ne pourrai plus jamais détester novembre

J'ai toujours détesté novembre et sa grisaille, sa noirceur et sa déprime... Il ne se passe rien en novembre, aucun événement, aucune fête.

En novembre, c'est immanquable, je suis déprimée et impatiente. Je pleure ou je suis en maudit... tout le temps.

Seulement, en 2017, novembre a pris sa revanche sur moi pour tous les prochains de ma vie. Le 2 novembre dernier, mon deuxième enfant, mon petit (si petit!) Justin a vu le jour. Novembre venait de me faire arrêter le «chialage» et les larmes (sauf celles de joie) pour le restant de ma vie! Maudit novembre!

Benjamin, mon premier garçon, est né en janvier 2014. Après avoir été provoquée, s'en est suivi 26 heures de douleurs et d'angoisse où maman et bébé n'allaient pas bien du tout. Cœur qui ralentit, travail qui arrête pour aucune raison, infection pour maman et infection pour bébé. Par la suite, le lien d'attachement a été difficile à faire à cause d'une extrême fatigue du corps et une petite dépression post-partum pour couronner le tout. Le bonheur! (vous sentez l'ironie?)

Donc, quand j'ai su que j'allais non seulement accoucher en novembre, mais que j'allais être encore une fois provoquée, je me suis dit: « Évidemment, c'est novembre! Je vais encore être, pendant 2 mois, complètement épuisée et déprimée... Maudit novembre! »

Cependant, ça ne s'est pas du tout passé comme ça... À la suite de mon induction le matin, la gentille infirmière me dit d'aller vivre ma période de latence dans le confort de ma maison et de revenir le soir afin de déterminer on en est rendu où. Elle me dit: « ça contracte déjà bien, je serais pas surprise qu'on puisse briser tes membranes ce soir.»

Oublie ça ma grande, que je me dis, on est en novembre, ça va se passer comme l'autre: de la vraie merde vraiment difficilement.

16 h 20: on revient à l'hôpital tel qu'entendu. Je sors de la voiture en disant à l'Homme de tout laisser dans l'auto. Il aura amplement le temps de tout venir chercher plus tard... au moins 26 heures que je lui dis, bougonneuse et marabout... Jusqu'à ce que, en plein milieu du stationnement, je perde les eaux. Finalement, docteur, vous n'aurez pas besoin de me les briser, les membranes...

17 h: Je suis dilatée à 3 cm. Non, pas vrai! C'est impossible. Benjamin ça a pris des heures avant d'atteindre ça! Pis ça fait même pas mal... C'est pas normal, c'est louche!

19 h 30: Ok, là ça fait mal... Mais je ne veux pas l'épidurale! C'est quand je l'ai demandée pour mon grand que tout s'est mis à mal aller. Et je suis à 4+... Novembre rit de moi!

20 h: TUEZ-MOI, MAINTENANT! Si c'est pour être de même juste à 5, qu'est-ce que ce sera à 10? En plus, j'ai le corps qui va fendre en deux! J'exige un soulagement de la douleur, oubliez tout ce que j'ai mentionné avant! Mon infirmière m'examine, disant que c'est un peu intense que je dise que je vais fendre en deux... Jusqu'à ce qu'elle réalise que non seulement je suis à 10, mais qu'elle touche à la tête de mon Juju! Il arrive et vite! Allez Magalie, prochaine contraction, tu pousses! Je pousse...

20 h 24: Complètement surprise, pour ne pas dire sur le c**, je tiens mon vigoureux petit Justin qui, à peine sorti, est super calme, beau comme son grand frère et commence déjà à chercher le sein. Novembre venait de me faire un joyeux high five.

Et depuis, novembre passe paisiblement, il me fait un cadeau, tout se passe merveilleusement bien. Et les premières lumières de Noël s'allument, la première neige tombe et novembre s'en va tranquillement en me faisant un clin d'œil. L'an prochain, il y aura une fête en novembre, une fête joyeuse, pleine de couleurs et de lumières. Je ne pourrai plus jamais détester novembre... Il m'a eue... Maudit novembre!

Magalie Couet-Lannes

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Homepage