L’école finissait avec sa journée spéciale, comme pour alimenter l’excitation ultime. On avait droit à une soirée spéciale avec nos professeurs, j’ai même une fois gagné un gros cadeau en deuxième année. J’ai des souvenirs précis différents à chaque année, mais certains s’emmêlent et je ne saurais plus dire c’était en quelle année.

Un immanquable, c'est quand ma mère faisait jouer son album de Beau Dommage en cuisinant. Sur l’air de 23 décembre, j’ai vécu la fébrilité de l’attente, le moment juste avant qui, à force, est devenu aussi important que Noël lui-même. Des années plus tard, c’est comme si mon Noël ne pouvait débuter si je n’avais pas entendu cette chanson le 23 en faisant les derniers préparatifs comme maman… Comme une tradition, mes enfants la connaissent par cœur et savent, tout comme moi je le savais, que c’est le signal!

Le 23 décembre chez nous, c’est la journée où l’on termine tout… Le papier d’emballage virevolte, la cuisson des derniers plats embaume, le crémage des biscuits de Noël coule à flots et le ménage de finale se fait dans un chaos joyeux…C’est comme une danse, un set carré plus ou moins bien rodé pour finalement arriver en même temps que tout le monde au grand jour… Mes enfants ont droit à une réplique de mes journées d’enfance et la même frénésie d’avant Noël flotte dans la maison sur les mêmes airs…

Je ne décore plus à la dernière minute comme maman le faisait. On a aussi nos traditions à nous, celles que j’ai voulues pour les enfants. On a nos rituels et certains anciens, mais en gros, il y a cette même fébrilité, cet énervement et pour moi cette nostalgie… Il y a toutes ces petites choses que l’on fait qui finissent avec les années par créer une sorte de décompte, un compte à rebours de bons petits moments répétés d’années en années entre la fin de l’école et le fameux soir.

«J’ai dans la tête un vieux sapin une crèche en dessous», pour mes enfants c’est sans crèche et sans Saint-Joseph en caoutchouc, mais certaines traditions ont la couenne plus dure que d’autres et on continuera encore bien longtemps de chanter un «Joyeux Noël à monsieur Côté» le 23 décembre, parce que c’est ancré dans nos cœurs et nos têtes et que ça allume en nous cette magie de Noël juste à temps pour le réveillon!

L’attente est parfois meilleure que le moment en lui-même, callés sous les doudous devant un vieux film de Noël. La journée du 23 s’achève, on a répété les mêmes pas qu’à chaque année avec des petites variantes… Maman a dû danser les mêmes pas, seule à la maison…Un jour, cette avant-veille n’aura plus le même écho, quand mes enfants apprendront la danse à mes petits enfants, en espérant qu’ils chantent encore tout comme moi :«23 décembre Joyeux Noël Monsieur Côté , salut ti-cul on se reverra le 7 janvier!!» pour qu’il reste encore de cette fébrilité que j’adore dans leur avant-veille à eux et beaucoup de nostalgie dans mon avant-veille à moi…

«Ça m’tente des fois d’aller la voir pis d’y parler

Fée des étoiles, j’étais pas prête j’pourrais-tu recommencer…»

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