Il n’y a pas grand chose de meilleur pour une maman que les câlins de ses enfants. Ils ont cette capacité à suspendre le temps.

Mon aînée était un bébé colleux. L’allaitement durait presqu’une heure, lovées l’une contre l’autre. J’ai des souvenirs de siestes ensemble, toujours collées où nous nous endormions ensemble, avec sa petite main sur mon cou. Même ado, elle vient encore se coller contre moi devant un film. Cette enfant est d’une sensibilité incroyable et adore les câlins. Les câlins joue à joue, les câlins nez à nez, les câlins front à front, les câlins cœur à cœur. Les câlins ont aussi soigné tous les petits bobos et félicité tous les petits et grands accomplissements. Bref, tous les câlins sont du pur bonheur, autant pour elle que pour moi!

Puis arriva Mlle C, un bébé rieur et à toute épreuve. Un bébé qui n’avait pas besoin de se faire bercer pour s’endormir, un bébé pour qui l’allaitement durait 10 minutes top chrono. Faire la sieste avec Mlle C n’était pas de tout repos; elle bougeait sans cesse en plus de faire l’étoile dans le lit. Un câlin joue à joue? Mlle C éclatait de rire et me pinçait le nez.

Un jour, j’ai lu quelque part qu’un câlin de 30 secondes avait l’effet d’un médicament contre la douleur. En fait, au bout de sept secondes de contact physique, le cerveau libère de l’ocytocine. Imaginez après 30 secondes… à quel point vous ressentez un sentiment de bien-être et d’apaisement. Selon le docteur en psychologie Jan Astrom, à l’origine d’une étude publiée dans la revue Comprehensive Psychology, seulement 10 secondes de tendres contacts quotidiens contribuaient à résorber l’hypertension, à limiter les risques de maladies cardio-vasculaires, à atténuer le stress, à diminuer la fatigue, à éloigner la dépression et même à renforcer notre système immunitaire. Plusieurs études démontrent que le seul fait de déclencher l’ocytocine nous procure le sentiment d’être heureux.

C’est ainsi que j’ai introduit les câlins de 30 secondes avec Mlle C. Tous les matins, je savourais ses câlins… et un jour, je me suis rendu compte que cette chipie de Mlle C comptait en silence jusqu’à 30 avant de vaquer à ses autres activités! Nous avons bien rigolé et la tradition du câlin de 30 secondes continue, matin et soir. Parfois, je peux presque l’entendre compter en ricanant. D’autres fois, je sens qu’elle vient vraiment chercher, ou donner du réconfort. Parfois, elle me précise qu’elle ne compte pas, mais je la soupçonne du contraire. C’est devenu un jeu… qui dure depuis plusieurs années. La beauté de la chose, c’est que de toute façon, ces câlins, calculés ou non, génèrent l’hormone du bonheur et nous rendent heureux.

J'ajouterais que ces câlins sont un privilège que nous chérissons dans notre famille. Je n’ai jamais encouragé mes enfants à faire des câlins à toute la parenté et encore moins à des étrangers, ni même au Père Noël. Je précise que ma belle-famille est française et que je suis bien consciente qu’en France, les enfants font souvent des câlins sur commande aux amis de la famille. Je sais aussi que c’est avec toutes les meilleures intentions du monde qu’on demande aux enfants de faire un câlin à Mme X ou M. Untel…. Sachez que c’est aussi avec toutes les meilleures intentions du monde que je brave cette différence culturelle en laissant mes enfants choisir à qui et quand faire des câlins. Même mon câlin du matin de 30 secondes est optionnel. D’ailleurs ce matin, en lisant ce texte à Mlle C, j’ai eu droit à un grand sourire, mais pas de câlin.

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