Les plus beaux moments de ma journée sont quand ma cadette doit boire son lait et que j'arrive à me coller près d'elle sans qu'elle ne gigote et ne veuille se promener partout. J'arrive alors à coller ma joue contre la sienne et lui donner tous les baisers qui me plaisent. Logiquement, je devrais prendre ces 2 minutes de calme et d'immobilité pour l'habiller et la changer, mais je me priverais alors de ma gâterie de la journée? Côté positif, c'est une gâterie qui ne coûte pas cher et qui ne fait pas engraisser.
À chaque fois que mes yeux rencontrent ses yeux, je ne peux m'empêcher de me dire qu’elle est la plus belle. À chaque fois que je prends mon garçon dans mes bras et que sa joue est un peu trop près de la mienne, je ne peux m'empêcher de lui donner un bisou. Chaque fois que j'entends mes enfants rire, je trouve que c'est le plus beau son sur la Terre.
Parfois je me questionne sur l'amour que je porte à mes enfants. Pas que je me demande si je les aime, bien au contraire. Je me demande surtout si je ne les aime pas trop. J'arrive à faire de la discipline (la majorité du temps), donc ce n'est pas ce qui m'embête. Je sais que certains parents (surtout des mamans) ont de la difficulté à chicaner leurs enfants sous prétexte qu'ils les aiment trop et n'arrivent pas à supporter de les voir pleurer à cause d'eux. Ce n'est pas mon cas. Sans dire que j'aime, je tolère, connaissant très bien les bienfaits des règles et d'une structure bien établie.
Je réalise surtout que, sans affecter mon travail, il m'arrive de me perdre dans mes pensées et souvent (sans dire tout le temps) mes pensées sont avec mes enfants. Je me remémore le rire de ma fille, les pissenlits que mon garçon m'amène parce qu'il sait que j'aime les fleurs, je me demande quelle activité nous devrions faire en soirée pour profiter de la belle température. Ils sont toujours avec moi peu importe où je suis et ce que je fais.
Je remarque aussi que depuis que j'ai des enfants, je ne pense plus pareil. Je ne peux plus faire les mêmes choses qu'avant, et là je ne parle pas de ne plus pouvoir sortir parce que je n'ai plus le temps, je parle vraiment sur le plan émotif. J'ai toujours détesté entendre parler d'enfants blessés ou maltraités, mais je suis rendue à un point qui me surprend moi-même. L'autre jour, je n'ai pas pu écouter plus de 45 secondes d'une émission qui mettait en scène un enfant qui avait des séquelles neurologiques après une noyade survenue alors qu'il n'avait que 13 mois. Instantanément, je me suis mise à m'imaginer dans la même situation que la maman et j'ai dû arrêter l'émission. Des larmes se sont mises à couler et ça m'a pris un bon 2 minutes à réussir à reprendre mon souffle. Je serais prête à TOUT pour assurer la santé et sécurité de mes enfants, mais vraiment à TOUT.
J'ai l'impression que j'aime TELLEMENT mes enfants que cet amour pourrait me détruire complètement. J'aime TELLEMENT mes enfants que je crois vraiment que je perdrais la tête s'il leur arrivait quoi que ce soit. Est-ce qu'on peut aimer TROP ses enfants?