D’aussi loin que je me rappelle, je me suis toujours vue comme une maman de 4 garçons. Bon, comme dans la vie de couple il y a des compromis à faire, on s’était donc entendus pour 3.
Je me souviens du moment et de l’endroit où mes questionnements et inquiétudes ont commencé, c’est quand je l’ai appris. Quand j’étais dans la salle d’échographie pour mon rendez-vous de 12 semaines, quand la technicienne a passé son appareil sur mon ventre pour nous annoncer que … c’est une fille. Une fille ?
Autant j’étais soulagée de savoir qu’elle était en pleine santé, autant j’étais inquiète de ne pas être à la hauteur. Une fille ? Ça mange quoi en hiver. On joue comment avec une fille? Je ne serais donc pas la maman hockey que je m’imaginais. Bon, certains vont dire qu’elle pourrait jouer au hockey quand même et c’est vrai.
Ma plus grosse crainte était surtout : est-ce que je vais l’aimer autant que mon premier? En plus, je me vois mal jouer aux barbies ou aux poupées, de la coiffer avec de belles tresses alors que moi, un élastique - une queue de cheval et hop c’est fait. Je suis tellement en amour avec mon garçon, reste-t-il encore de la place pour un deuxième enfant? Aura-t-elle mon attention?
Tout au long de ma grossesse, je voyais mon ventre grossir, mais pas nécessairement mon sentiment d’attachement. Je me questionnais à savoir si c’était normal et je lisais un peu sur le sujet. Je me réconfortais un peu quand on me disait que les petites filles sont plus proches de leur père, qu’elles sont, pour la plupart, des petites filles à papa.
C’est le jour que tu es venue au monde et que tu m’as regardée pour la première fois que j’ai réellement compris et que j’en ai ri à en pleurer.
Comment ai-je pu croire un seul instant que je ne t’aimerais pas. Tu es tellement belle et pleine de vie. Tu es tellement charmante et toujours souriante.
Oui je vais devoir jouer aux barbies et aux poupées, mais pour toi, ma princesse, je déplacerais des montagnes.
Valérie Louise Pesant