Mal à mon cœur de maman.
Je sais que tu as hérité de mon caractère explosif. Ce n’est pas par choix malheureusement. Un caractère comme ça, ce n’est ni un défaut, ni une qualité.
Un tempérament fort comme le nôtre, ça apporte du bon comme du mauvais. Maman s'est battue très fort, très longtemps contre ce feu bouillant en-dedans. Souvent, je réussissais à le contrôler, mais parfois je n'avais aucun contrôle sur lui.
Ce soir mon grand, j'ai mal.
Je sais que cette fois, tes paroles ont pris le dessus sur tes pensées. Tu étais fâché après moi, mais tu sais quoi? Je l’étais aussi. Comme deux tornades qui se rencontrent, ça ne pouvait que se finir en larmes. Tu as crié très fort mon bébé ce soir. Ce ne sont pas tes cris qui m'ont fait mal ce soir, ce sont tes paroles.
J'ai un peu de misère à imaginer ce qui s'est passé dans ta tête quand, du haut de tes quatre ans, tu m’as crié « Vas-t-en maman ! Je ne veux plus te voir. T'es pas fine. Sors d'ici ! Vas-t-en !»
Tes mots m'ont fait mal mon amour, pour la première fois depuis ton apparition dans ma vie. Tu m'as fait mal, pas physiquement, mais mentalement, tu m'as frappée très fort. Là où c'est le plus douloureux : directement dans mon cœur de maman.
Présentement, il y a une partie de moi qui a peur de l'avenir, mon grand. Je ne veux pas que tu aies à te battre contre toi-même comme j'ai dû le faire toute ma vie. Maman s'excuse, mon amour. La vie est déjà assez compliquée comme ça, sans avoir à livrer un combat intérieur aussi dur. Je serai là comme toujours pour essayer de t'apprendre le mieux qu'il faut comment gérer tout ça… même si je sais que c'est très dur à contrôler.
Ce soir, mon loup, j’ai mal.
Mais maman te pardonne, car elle sait très bien que parfois, la colère nous fait faire des choses qu'on regrette par la suite. Demain sera un nouveau jour, où je serai là malgré tout, à chacun de tes pas vers l'homme que tu deviens.
Je souhaite du plus profond de mon cœur que les nuages aient disparu pour faire place au soleil.