NDLR. Cet article est rédigé par une collaboratrice et non par Maman Caféine.
Il est parti et je ne sais pas quoi vous dire.
Mes chers enfants,
Je ne sais pas comment vous le dire. Comment vous dire que votre papa ne vous bercera plus jamais ? Comment vous dire qu’il est parti volontairement de nos vies en vous laissant sans figure paternelle ?
La vérité c’est que maman et papa ne s’entendaient plus du tout. Vous le savez, il nous arrivait souvent de crier, de plus en plus souvent. Je savais que bientôt, nous allions divorcer. Malgré tout, j’essayais encore de réparer les fissures. Je voulais préserver notre famille, coûte que coûte. Puis, un jour, j’ai vu votre papa préparer sa valise. J’ai su que c’était fini. Pas de cris cette fois. Juste une douleur immense. Un coup de poignard dans le ventre. Puis, j’ai demandé s’il voulait que l’on discute de la garde, votre garde. Il ne voulait pas. Il partait, qu’il disait. Il partait et plus jamais nous n’allions le revoir. « Qu’est-ce que je vais leur dire ? » « Arrange-toi », qu’il m’a dit.
Votre papa vous a toujours aimé. Il vous a bercé lorsque je dormais trop dur pour que vos pleurs me réveillent. Il était fatigué, oui, avoir des triplés est une épreuve à laquelle nous ne nous attendions pas. Une épreuve pour laquelle nous n’étions pas prêts. Nous n’étions certainement pas assez forts, ni comme couple ni comme individus.
La très grande et un peu laide vérité c’est que moi aussi j’ai souvent eu envie de partir. Je vous aime mes amours, je vous aime tant. Cependant, parfois, les difficultés du quotidien m’envahissent tellement que je ne me reconnais plus. Entre les couches, les biberons et les pleurs, parfois j’ai l’impression que tout m’échappe. Malgré tout cela, chaque fois que j’ai envie de pleurer, l’un de vous me fait un sourire et je sais que ma place est à vos côtés.
Maintenant, nous ne sommes plus que tous les quatre, et même si je ne sais pas comment je vous expliquerai le départ de votre papa, plus tard, je sais que moi, je resterai avec vous et que je vous aimerai du plus profond de mon être. Nous y arriverons, oui, nous y arriverons.