Tout ça a commencé par un simple jeu dans le sous-sol de chez ma grand-mère avec mes cousins et cousines. La première fois que j’ai subie des attouchements sexuels, à ce qu’on m’a dit, j’avais 4 ans. Par la suite, j’ai subi d’autres gestes incestueux de la part de mon frère qui était beaucoup plus âgé que moi. Cela m’a pris de nombreuses années avant de ne plus être victime de mon passé et de pouvoir enlever cette honte et cette culpabilité qui m’envahissaient.
Chez moi, nous ne parlions jamais de sexualité. Lorsque le sujet était effleuré, au lieu de nous éduquer, nos parents s’empressaient de fermer la télévision ou de changer de sujet. La sexualité n’existait tout simplement pas. La première fois que j’ai été abusé par mon frère, cela a débuté par un simple jeu de chatouillis. Mes parents étant absent et mon frère plus vieux était mon gardien. Quand tu penses que la première personne qui a enfoui sa langue au fond de ma gorge est mon frère, je vous épargne les détails. À cette époque, j’avais 7 ans et je croyais que mon frère m’aimait beaucoup, car ces « petits jeux » étaient notre secret. Jusqu’au jour où j’ai réalisé que c’était mal et que cela ne se faisait pas. J’ai été chanceuse d’une certaine manière, car j’étais une petite fille allumée et il n’a pu se rendre aussi loin qu’il l’aurait souhaité.
Aujourd’hui, j’ai le goût que l’on se pose des questions en tant que parents. Éduquons nos enfants. L’éducation sexuelle doit se faire étape par étape, un enfant en bas âge n’a pas besoin de tout savoir, mais il est important de lui dire que c’est maman, papa et l’éducatrice qui change la couche. Au fil du temps et dépendamment de son évolution ou des circonstances, on peut lui en dire plus. Il est également important aussi que l’enfant garde son jardin secret et qu’il ne voie pas la sexualité comme quelque chose de mal. C’est notre devoir de leur donner un minimum d’éducation sexuelle et n’ayons pas peur d’utiliser les vrais mots. De cette manière, ils grandiront de manière épanouie et bien dans leur corps.