Courir tout le temps; dans le trafic, à la maison, au travail.

Toujours être en retard; dans mes tâches au travail, à la maison, dans mes paiements.

Avoir une semaine surchargée; avoir deux enfants qui ont la diarrhée.

Tout annuler, tout repousser, tout nettoyer.

Gastrolite, probiotiques, laver les toilettes et répéter.

Entendre cette voix intérieure aiguë et nerveuse me rappeler toutes ces choses que je devais faire aujourd’hui.

Avoir envie de mentir à la garderie et à l’école, aller porter les enfants et m’enfuir.

Entendre une autre voix, plus calme, plus douce; « tu es exactement où tu dois être».

Me calmer. Changer une couche.

Faire des blagues de caca. Faire rire mes enfants aux éclats.

Entendre la voix aiguë s’offusquer de notre plaisir. Comment oser rigoler alors que ma boite de courriels se remplit?

Chercher à nouveau cette voix calme. La déterrer de sous une couche d’angoisse. Lui demander ce qu’elle en pense.

« Tu fais exactement ce que tu dois faire ».

Me calmer. Aller faire du vélo avec mes enfants qui ont des fuites, mais qui sont quand même en forme.

Savourer le soleil qui réchauffe mon visage. Contempler mes deux petites merveilles. Rire de leurs niaiseries, de leurs chicanes. Courir avec le plus vieux jusqu’aux toilettes.

Voir mon ordi, visualiser tout ce que je pourrais accomplir si je m’échappais 5 minutes.

5 minutes ce n’est rien! J’ai des heures et des heures à rattraper.

Prendre mon fils dans mes bras, le réconforter, flatter son ventre douloureux.

« Je suis exactement où je dois être. »

Coucher les enfants pour la sieste. M’endormir avec eux.

Manquer ma seule chance de travailler aujourd’hui. Me réveiller en panique.

Délaisser mes enfants. Travailler. Sentir que tout ce qu’ils font me tape sur les nerfs.

« Je vous ai donné la journée complète, laissez-moi juste travailler un peu! »

Ne pas être concentrée. Avoir peur de faire des erreurs.

Crier après les enfants qui se chicanent. Perdre le contrôle, sentir la voix aiguë remplir ma tête.

« J’aurais pu travailler, faire les courses, partir le souper, relaver les toilettes, vider le lave-vaisselle. Si seulement je ne m’étais pas endormie comme une lâche, une paresseuse. »

Rétrospective de ma vie, de mon manque de sommeil. Sentir mon corps apprécier le repos. Revoir mes enfants collés sur moi, leur souffle profond, leur chaleur.

Fermer mon ordi. Me calmer les nerfs. Renvoyer mon hystérique aiguë et lui demander de ne pas revenir avant demain.

Changer d’attitude. Constater l’attitude des enfants changer également.

Constater que j’avais dérangé l’équilibre de la journée.

Vider le lave-vaisselle avec mon plus vieux. Parler de la vie, de l’école.

Rire de la plus jeune qui fait sa comique.

Sentir la plus grande conviction de ma vie : « Je suis exactement où je dois être! »

Ne plus jamais vouloir l’oublier. Ne plus jamais vouloir l’échapper.

Ne plus jamais me laisser influencer à croire que le reste est plus important.

Plus jamais!

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Homepage