«Comment tu fais? Moi je ne serais jamais capable...»
Combien de fois depuis que je suis avec l'Homme l'ai-je entendue, celle-là? Je ne les compte plus, je manque de doigts, d'orteils et même de cheveux sur la tête. Depuis que nous avons des enfants, c’est pire!
Comment je fais pour vivre avec un conjoint aux horaires atypiques? Qui quitte quand moi j'arrive. Qui ne rentre pas toujours faire dodo à la maison, qui a des périodes de travail tellement chargées que ses nuits ressemblent à celle d'un parent de jumeaux de 3 semaines...
«Comment tu fais?»
Je fais comme tous ces hommes dont la femme est infirmière de nuit et qui doit faire souper les enfants, donner le bain, faire les devoirs et assurer la routine du dodo. Je fais comme toutes ces mamans monoparentales qui assurent tous les rôles, qui portent tous les chapeaux et qui dorment un oeil ouvert.
Je fais comme tous ces parents dont le conjoint est en voyage d'affaires, dont le conjoint est médecin, pompier, policière, banquier, serveuse, chef cuisinière, minier... Ils sont rares les métiers de 9@5 de nos jours!
Je fais comme vous. Je fais mon gros possible!
Je donne le meilleur de moi-même la plupart du temps. Je perds patience des fois et d'autres fois je crie. Des fois, je pleure en cachette. Des fois, on mange du Mcdo ou on commande.
Mais la plupart du temps, on danse dans la voiture au retour de la garderie, on mange des concombres pendant que le souper réchauffe. On prend une douche, c'est moins long et on peut jouer plus longtemps. On regarde les bonhommes avant d'aller au lit, en mangeant une collation. Et on se couche tout le monde ensemble dans le lit du grand pour lire des histoires avant le dodo.
Je vis une journée à la fois et oui, quand je suis fatiguée, quand j'ai besoin d'une pause, quand j'ai le goût de retrouver un petit peu de liberté, je demande de l'aide. Des fois, on me dit non, que ce n'est pas possible... Et c'est bien correct.
Comment je fais? Je fais comme tous les êtres humains moindrement intelligents : je me débrouille et je m'adapte et c'est imparfaitement parfait!
Et puis, Papa a une petite accalmie et on profite à fond de ces temps en famille où oui, je l'avoue, je laisse le lead à l'Homme.
Merci aux grands-parents très présents qui m'aident énormément. Je sais que mon chaos organisé ou mon ordre chaotique tient beaucoup grâce à vous et je vous en suis très reconnaissante.
Chapeau à tous ces parents qui font leur possible, qui se débrouillent avec ce qu'ils ont : des horaires bizarres, une carrière, des activités et plein, plein d'amour!