La drogue détruit même les familles

Aujourd’hui j’ai envie d’écrire, ou plutôt de hurler contre la Terre entière, mais plus spécifiquement contre toi, le père de mon enfant, qui a choisi de tout abandonner pour la drogue.

J’ai essayé de comprendre, essayé de trouver une solution pour tout mettre sur pause et analyser le pourquoi du comment… mais je n’y suis pas arrivée. J’ai essayé de comprendre ce qui peut être plus fort que l’amour, ce qui est plus important que la famille, mais je n’y suis pas arrivée. Pourtant, toi tu as choisi de tout laisser tomber sans même  te retourner pour regarder le mal que tu fais autour de toi.

J’ai porté notre fils pendant 9 mois, j’ai donné la vie pour que tu puisses être père, j’ai voulu te donner ce qu’il y a de plus beau et crois-moi, à mes yeux il n’y aura jamais rien de plus beau que mon garçon. Mais toi, tu avais besoin de plus, besoin de te sentir en contrôle, besoin de trouver la paix à l’intérieur de ta tête. Tu as compris que cette paix intérieure, tu ne la trouverais pas par toi-même, alors tu as pris le chemin qui te semblait le plus évident, celui qui te guiderait et te guérirait à la fois. Mais tu t’es trompé de chemin, tu as choisi la route qui mène aux enfers, l’option facile.

Un téléphone, un 100 $, un shoot, la paix intérieure. Oublier la misère, la douleur, la souffrance, la tristesse, la colère, la rupture, la vie. Mais pour combien de temps, dis-moi? Ce monde dans lequel tu planes n’est pas réel. Il t’empêche de voir tout ce qui troublait ta paix intérieure, mais pourtant c’est ç la vie, ta vie et tu es le seul responsable.

J’aimerais comprendre ce qui pousse une personne à tout abandonner pour pouvoir planer quelques heures... et recommencer... encore... et recommencer encore. Jusqu’au jour où tu te dis que c’est le dernier shoot, après tu te reprends en main. Mais le dernier redevient le premier... et tu ne peux plus t’arrêter parce que le contrôle que tu croyais avoir, c’est en réalité la drogue qui l’A. Et que fait une personne qui n’a plus aucun contrôle sur sa vie, mais qui pense tout avoir? Elle continue, augmente la dose, détruit petit à petit l’espoir qui lui restait au fond d’elle. Et que fait une personne qui n’a plus d’espoir? Je ne sais pas, mais je sais que tant et aussi longtemps que ces personnes n’auront pas touché le fond il n’y a rien à faire.

Vouloir aider une personne qui refuse l’aide, c’est comme demander à un enfant d’arrêter d’aimer ses parents. C’est IMPOSSIBLE. J’écris ces mots parce que l’espoir que j’avais pour toi s’est envolé. J’ai choisi de mettre mon amour et mon énergie sur notre fils, mon fils. Je suis consciente que tu risques de mourir, toi non, mais moi je sais qu’il suffit d’une mauvaise dose pour que ton cœur s’arrête.

Qui va devoir expliquer à notre fils de 2 ans que papa ne reviendra plus? Que papa est parti? Tout ça sans nommer la vraie raison de ton départ, bien sûr. Parce que la dernière chose que veut un parent sain, c’est de faire du mal à son enfant.

Il restera toujours avec l’image du papa souriant, réconfortant, car il n’a jamais vu papa perdre le contrôle. Toute son enfance, je lui raconterai de belles histoires à ton sujet. Ces belles paroles que tu lui disais lorsqu’il se réveillait la nuit et qu’il avait besoin de réconfort. Je ferai tout pour que l’amour qu’il a pour toi reste dans son cœur pour toujours. Aucun enfant ne devrait vivre avec le sentiment d’avoir échoué. Le seul échec, c’est toi.

une maman anonyme