Depuis que tu es née, que je fais ce souhait; celui d'être à la hauteur. D'être la maman que tu mérites. Chaque jour, je me pose ces questions : suis-je ça ? La bonne maman ? Je me demande aussi, plus tard de quoi te souviendras-tu de ton enfance ? Est-ce que j'en fais trop parfois ? À ça, je réponds oui, certainement, mais je ne veux que ton bonheur, même si des fois c'est arrivé de façon bien maladroite.
Et si ça m'arrive de ne pas du tout faire la bonne affaire ? Que oui, et j'm'en veux tellement à ce moment-là! Faut faire ses erreurs pour apprendre, j'imagine. Se questionner autant démontre tout la bonne volonté de bien faire. Il y a sûrement des choses pour lesquelles, un jour, tu me diras que tu détestais. Déjà, tu commences à me dire : « En tout cas, moi là, avec mes enfants plus tard…» J’avoue que les erreurs de ma mère m'ont forgée, dans un sens très positif dans l’ensemble. Ce n’est pas vrai que certaines choses ne m’ont pas affectée ou simplement manqué, et ce, malgré toutes les bonnes intentions de ma mère à cette époque. Je ne lui en veux pas du tout, car je peux enfin la comprendre en étant maman à mon tour.
J'ai l'impression de devoir rester toujours un peu insatisfaite de moi, que c'est normal, car dans le fond, je suis loin d'être parfaite. Je dois accepter ça, car au bout du compte, je fais de mon mieux. Il y aura des mauvais jours encore et encore, où je serai en petite boule, et de bons jours où l’on dansera ensemble. Mes erreurs seront un guide pour toi, un genre de « À ne pas faire ».
Le beau de ça c'est que tu me pousses à être une meilleure personne, jour après jour. J'attendrai d'être vieille, bien vieille, et on aura cette discussion profonde, remplie de nostalgie de ton enfance, avec des moments que jamais je n’oublierai. Pour toi, ma grande, qui fut la petite fille qui m'a donné la chance d'être maman pour la première fois. Une chance qui est non monnayable.