Je t'ai connue il y a 14 ans, on était dans la même classe. Alors que la puberté était déjà entamée pour certains, que les petites cliques étaient formées et que les gens se bâtissaient peu à peu leurs identités, il y avait toi.

Toi qui se foutais de tout, toi qui faisais comme bon te semblait, qui envoyais promener le professeur d'éducation physique.

J'admirais le fait que tu semblais aimer être différente des autres. Ton style vestimentaire à la garçonne, tes cheveux courts et ta fréquentation féminine de l'époque.

À l'époque, j'étais trop jeune pour comprendre. Comprendre que tu étais à ce moment là, une personne malheureuse qui n'était pas du tout dans le bon corps.

C'est en te reparlant récemment, que tous les morceaux du casse-tête se sont assemblés. En 2020, alors que nous sommes plus ouverts d'esprit et au courant des différences, j'ai enfin compris.

Tu laisses maintenant celui que tu as toujours été à l'intérieur être celui que nous voyons de plus en plus  à l'extérieur.

Ta transition vers l'homme que tu mérites d'être est débutée.

Si heureux déjà et encore plus à venir. Je ne t'ai pas revu en chair et en os, ni entendu ta voix, mais j'ai définitivement capté ton bonheur quand tu m'as dit à quel point tu étais heureux que le fils de ta conjointe t'appelle papa.

Mon cœur de parent s'est rempli de joie. La vérité sort de la bouche des enfants et le fait que tu sois reconnu comme étant le côté parental masculin doit être un sentiment de reconnaissance absolue, tu dois te sentir complet et serein.

Ode à l'homme que tu peux être à part entière, au bonheur en cours et futur et surtout, à la liberté d'être heureux, sans aucune hésitation.

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