Repartir à zéro. Fuir une guerre. Espérer une vie meilleure au Canada. C’est la réalité de plusieurs familles réfugiées.

La vie sera meilleure. Bientôt. Mais quand on a tout quitté, tout laissé derrière et qu’on arrive dans un nouveau pays, sans aucun repère, sans encore parler la langue, rencontrer les familles du quartier et les voisines, ça peut faire toute une différence.

Nous avons toutes entendu parler des réfugiés. Dans la vie de tous les jours, nous n’y pensons pas trop. Puis un jour, une famille de réfugiés arrive dans notre communauté. Les enfants sont inscrits à l’école du quartier. Mes filles ne les ont pas vus, vos enfants non plus. Pourquoi? Les enfants ne sont pas allés à l’école, car ils n’ont pas de bottes d’hiver ni de vêtements chauds.

Et là, soudainement, tout devient concret. Des gens, comme vous, comme moi, des familles, des enfants ont fuit la guerre et ont tout quitté dans la quête d’une vie meilleure. Ils sont heureux. Souriants. Vifs et franchement gentils. Et pourtant, ils ne mangent pas à leur faim. Ils ont le strict minimum. Des matelas, une table, des chaises. Pas de superflu. Pas de famille. Pas d’amis. Pas de réseau de proximité. Pas d’argent. Malgré cela, ils sont souriants. Est-ce eux qui ont le bonheur facile ou moi qui me plains pour rien ? Être loin de ma famille et mes amis, sans repères, sans sous, sans réseau et sans cafetière pourraient altérer mon bonheur, pas vous?

J’ai mal dormi en pensant à eux. Je réalise soudainement toute ma chance. Je promets de ne plus me plaindre quand j’irai en camping en rêvant d’une croisière à Disney. Je décrète aussi à mes enfants qu’on ne peut pas se plaindre le ventre plein. On va les aider. Les voisines vont se mobiliser. C’est ça aussi la force d’un réseau de proximité.

Au parc, à l’école, à la garderie, je vous encourage à faire un sourire à cette maman, à ce papa, à ces enfants, qui ont choisi le Québec pour une vie meilleure. Si vous connaissez les ressources de votre quartier, partagez-les avec eux (organismes communautaires, banque alimentaire, cours de francisation, etc.). Les voisines se sont mobilisées et en un weekend, toute la famille était habillée, prête à affronter l’hiver. Des voisines ont aussi offert des couvertures, un micro-ondes, de la vaisselle et une cafetière.

Le vrai bonheur se trouve là, dans l’entraide et le partage. Bien plus qu’au rayon des chaussures.

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