Mon petit bébé, ma petite princesse. Depuis ta naissance, je te couve et je te protège des dangers extérieurs. Ça fait 5 ans déjà. Je me trouvais vraiment hot dans le domaine de l’éducation, enfin de TON éducation. Tu étais extravertie, polie; tu savais pleins de jolis mots. Tu n’avais aucunement peur du regard des autres.
Mais vlà que la terrible maternelle a fait son entrée dans nos vies. Je sais c’est un passage obligé, l’école (ou presque), mais j’aurais tellement aimé pouvoir garder le contrôle de ton éducation, ma chérie. Depuis septembre, tu as changé, j’ai changé… nous avons tous changé! La routine, les sujets de discussion, les activités, les amis… TOUT est différent. Crois-moi, si j’avais eu le portefeuille aussi gros que l’égo de l’actuel président des États-Unis; l’école à la maison, tu l’aurais eue!
Oui, c’est mignon de te voir arriver avec un bagage de connaissances cool, genre les saisons, les 5 sens, les couleurs, les formes… mais tu savais déjà tout ça. Maman te l’avait appris, probablement d’une façon moins hot que les 18 comptines différentes que t’as apprises depuis le début des classes, c’est vrai… mais je te jure que tu savais déjà toutes ces choses.
La maternelle a aussi amené un lot de chicanes quotidiennes avec tes nouveaux amis. Les larmes de sensibilité que je vois couler sur tes joues parce que Kayla t’a dit que t’étais méchante aujourd’hui, me tuent. Maman n’était pas là pour voir au bon déroulement de la résolution de conflit. Je ne sais pas qui était là, près de toi, pour intervenir et expliquer à Kayla que ça fait de la peine ces mots-là. Je peux te consoler le soir, c’est vrai. Sauf qu’il est trop tard, c’est ce matin que ton petit cœur a eu mal. Des chicanes d’enfant, ça arrive à tous, tous les jours, vous me direz qu’il ne faut pas s’en faire pour si peu; mais moi, je ne suis pas comme ça.
De manière très très égoïste, je trouve ça vraiment difficile de te voir grandir et de perdre le contrôle que j’avais sur tes apprentissages. Je sais que je dois me parler, que la vie suit son cours, que c’est pour ton bien. Mon cœur de maman n’était pas prêt à te laisser entre les mains d’une institution. Mais en même temps, je te vois épanouie, curieuse d’apprendre et surtout tellement fière de pouvoir me chanter tes 18 comptines du matin au soir…