D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu être mère. J'ai mis du temps à trouver «l'homme», celui qui allait devenir ton papa. Alors, quand j'ai senti que c'était lui, je lui ai tout de suite parlé de mon désir profond.
Quand j'ai vu le + sur le test de grossesse, je n'ai pas été capable de garder le secret. J'avais le goût de sortir dehors pour crier que je serais maman! Les voisins sont vraiment trop proches ici, alors j'ai décidé de «préparer» l'annonce à l'intérieur. 🙂 Finalement nous l'avons annoncé à nos parents, amis et famille élargie.
J'avais déjà hâte de connaître ton sexe, savoir si tu allais avoir les yeux de ton papa ou encore ma fossette, entendre ton rire et le son de ta voix. Mais un doute inexpliqué planait dans ma tête. Je faisais des recherches sur les fausses couches et j'ai même posé des questions à une amie qui avait vécu cela. Je n'étais pas capable d'expliquer pourquoi j'agissais ainsi.
Au premier rendez-vous chez le docteur, à 12 semaines, j'avais très hâte d'écouter battre ton cœur pour la toute première fois et en même temps dissiper mes inquiétudes. Le médecin me posait plein de questions, mais tout ce que je souhaitais, c'était d'entendre résonner un «bo-boum bo-boum». Quand le médecin a finalement mis le doppler sur mon ventre et que je voyais qu'il cherchait, je suis devenue anxieuse et je serrais la main de ton papa très fort. Je l'ai regardé et il a compris ce que je voulais lui dire. Quelque chose n'allait pas. On m'a parlé de mon utérus rétroversé, ce que j'ignorais. Qu'il se pouvait que tu sois loin dans mon bedon, ce qui faisait qu'on ne pouvait pas entendre ton battement cardiaque. J'essayais de chasser les pensées négatives qui m'envahissaient, mais au fond, je savais que tu étais déjà devenu une petite étoile... Mon étoile.
Le médecin a terminé en me disant qu'une grossesse sur quatre se terminait par une fausse couche, mais que nous allions être fixés après l'échographie. Je ne voulais pas que tu fasses partie de cette statistique, mais je n'avais aucun contrôle sur ce pan de la vie… moi qui aime l'avoir à l'occasion (tout le temps).
Après l'échographie, on nous a annoncé que ton cœur avait cessé de battre.
Ce jour-là, le 21 décembre 2012, c'était la fin du monde selon le calendrier maya. Pour papa et moi, ce l'était réellement. Nous avons beaucoup pleuré ce soir-là. Nous étions incapables de penser à autre chose.
Avec le temps, la douleur s'est estompée, mais c'est impossible d'oublier ton trop court passage dans notre vie.
On ne t'oublie pas petit ange.
Maman qui t'aime