Connaissez-vous l’expression anglophone être un « pushover »? C’est ce que nous qualifions au Québec de quelqu’un qui se « laisse manger la laine sur le dos ». Je pense souvent que j’en suis une. En fait, j’en suis convaincue.

Sans aucun doute dans ma tête, je me laisse souvent faire. Par peur peut-être de déplaire? Tout ce que je sais, c’est que les seules personnes à qui j’arrive à tenir tête sont les gens de mon entourage immédiat. Je sais que ma mère, mon chum, mes amies vont sans doute me pardonner mes excès de colère, mes désaccords. J’ai confiance qu’au final, même si nos opinions divergent, nous trouverons le moyen de régler le tout.

Pour ce qui est des étrangers ou de gens avec lesquels je me sens moins confortable d’être qui je suis, j’ai tendance à m’effacer. Je garde mon opinion pour moi ou je la partage avec quelqu’un qui va m’entendre sans me juger, ou qui va m’aider à régler la situation. Comment puis-je savoir comment vont réagir les gens face à mon émotion? Vont-ils en profiter, utiliser ma vulnérabilité contre moi? Est-ce que ce moment va définir la relation que je dois entretenir avec cette personne?

Je n’aime pas les conflits; je les fuis comme la peste. Du moins, jusqu’à ce que la situation soit insurmontable et que je doive me « défendre ». Si on m’attaque, je vais répondre…mais pas tout de suite. Souvent, je réponds après avoir beaucoup réfléchi à la suite des choses et aux conséquences possibles. J’aime garder le contrôle le plus possible (au cas où ce n’était pas encore clair, je suis aussi du type control freak, haha!) surtout de mes émotions, car je suis une grande émotive. Je n’aime pas que les gens parviennent à me blesser si vite, si facilement. Et souvent, même si je n’aime pas les affrontements, je souhaiterais pouvoir répondre aux gens, ne pas laisser mes sentiments prendre le dessus, pousser loin derrière moi les insécurités et les peurs. Car au fond, quand on y pense, ces gens qui cherchent à me blesser, s’inquiètent-ils vraiment pour moi? Sont-ils mêmes conscients de cette blessure qu’ils m’ont infligée?

En devenant maman, j’ai eu la chance de voir le beau et le laid des gens. Nos perceptions changent aussi et je trouve plus facile maintenant d’exprimer mes désaccords. Je sens même ce besoin viscéral de me tenir debout, droite, et d’exprimer mes choix clairement sans avoir à les justifier. Comment défendre ma progéniture si je ne parviens pas à clairement établir mes limites? Comme toutes les difficultés auxquelles nous faisons souvent face, je sens que mon chemin de vie m’amènera vers une meilleure gestion des situations conflictuelles, et m’aideront à y faire face avec confiance plutôt que de me cacher. Le travail personnel et les changements positifs n’arrivent pas en un seul jour, mais en prendre conscience permet maintenant de choisir mon désir de m’améliorer et de ne plus laisser mes craintes dicter ma façon résoudre les situations conflictuelles.

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