Ce matin mon grand, t'as fait une grosse crise. Une crise énorme et démesurée pour ce qui c'était passé. Je le sais, tu es un enfant différent, mais parfois, je l'oublie. Ou plutôt, j'aimerais l'oublier.
Alors j'agis avec toi comme j'aurais agi avec n'importe quel autre enfant, mais la crise empire. Et ce matin, maman était fatiguée. Elle avait mal dormi. Maman est stressée aussi. Elle pense à plein de choses tout le temps. Elle a plein de trucs à régler. Et c'est à ce moment que tes crises sont terribles. Tu ne devrais pas avoir à subir la pression que j'ai.
Ce matin, je t'ai dit des mots méchants. Des mots que je ne pensais pas. Toi quand tu me dis des mots méchants, ça ne me dérange pas, parce que je le sais que c'est juste parce que t'es en colère. Mais mes mots à moi, ils te blessent. Ils scrappent ton estime de toi. Ils te font mal et ce n’est tellement pas ce que je voulais. Je voulais simplement que ça s'arrête. À dix ans, faire une crise de bacon en hurlant et en frappant son frère, c'est inacceptable, donc je te crie après. C'est logique? Tellement pas! Je suis si désolée mon grand.
Les adultes aussi parfois ils oublient. Ce matin, j'ai oublié que tu étais différent et je m'en veux. Tu sais pourquoi? Parce que ta maman, elle devrait te protéger. Tu devrais te sentir à l'abri de tout quand tu me vois. Tu devrais te sentir le plus fort, le plus intelligent, le plus intéressant et le plus beau dans mes bras. Mais ce matin, je t'ai écrabouillé avec mes mots. Je t'ai détruit. Je t’ai blessé.
Je m’excuse tellement. Je n'aurais jamais dû te faire du mal. Jamais! Je t’accuse souvent de ne pas utiliser tes trucs pour te calmer. Et bien là, c'est moi qui n’ai utilisé aucun truc.
Je t'aime mon grand. Plus que tu ne peux l'imaginer. Je te promets d'utiliser mes trucs la prochaine fois. Surtout, je tâcherai de ne jamais oublier qui tu es.