Comment convaincre ta tête que c'est bien ainsi ? Que tu as de beaux enfants. Que chacune de tes grossesses était différente, avec son lot de pleurs, d'inquiétudes, de remords, comme quand tu venais de manger un sac de chips en entier après un Drumstick. Bref, ces souvenirs te semblent déjà si loin.
Aujourd'hui, c'est partout, même si tu ne vas pas en public, tu vois plein de futures mamans ou de mamans avec leur bébé ou leur belle bedaine sur Facebook et Instagram. Là, tu pars dans ta tête, comme si tu avais ouvert une porte à tes hormones. Et ça part le fameux et SI ... moi aussi. Ce genre de SI, qui te fait rêver, tu t'imagines même des prénoms de fille et de garçon. Le soir avant de te coucher, tu perds de longues minutes, voire une heure de sommeil, question de continuer à planer sur ce SI j'avais un autre bébé. Sentir un petit être qui bouge.
Et BANG, comme si un ouragan venait de passer, le côté rationnel de ta tête, Madame la raison, te ramène de façon sèche dans ta réalité à toi, avec des arguments béton comme :
- Tu veux vraiment reprendre du poids ?
- Comment tu vas gérer avec les autres enfants ?
- Il manque une chambre dans la maison.
- Ton chum lui ? ( son idée est déjà faite, souvent )
- Les nuits blanches et les couches, choses qui étaient finies depuis des lunes, reviendraient.
Bref, les larmes te viennent, ce deuil est dur à faire. Si tu es maman, tu comprends. Pendant et surtout quand tu as de la broue dans le toupet, tu rêves de les voir grandir, être plus autonomes et de souffler un peu. Après, le calme revient et là tu angoisses à l'idée de te retrouver seule, un jour. La vie est bizarre parfois, y'a surement rien à comprendre, à part que nos hormones sont plus fortes que tout, qu'on a de l'amour à donner, plein d'amour. Devenir maman, n'est-ce pas beau ça? Dur à battre.
Respectons-nous, même si c'est à contre-coeur, on le sait au fond que notre famille est finie, et qu'un jour d'autres surprises arriveront. En attendant, je peux quand même rêver de cela.