Des livres, des films, des idéologies, voilà ce que nous retrouvons dans le rayon de la maternité. De belles images, une représentation qui n'est pas la réalité. Depuis toujours, je me souviens avoir voulu une famille, des enfants. J'ai tellement cliqué sur le film Moins cher la Douzaine. La belle grosse famille, de l'amour, même avec douze enfants ça a l'air facile quand tu regardes ça. J'en voulais autant, c'était mon rêve! Du plus loin que je me souvienne, la seule chose concrète dont j'étais sûre et certaine, c'était que je voulais devenir Maman. Pourquoi? Parce que c'est beau, ils vont à l'école, tu travailles, le souper autour de la table, les devoirs et le dodo. Une routine simple et idéalisée! Ce n'est pas ça, être Maman!

Les couches, les pleurs, le manque de sommeil, les horaires de fou, la garderie, le travail, l'organisation, les rendez-vous, etc. J'ai frappé un mur, un énorme mur! Après ma césarienne, j'ai décidé que c'était fini, ma fille serait enfant unique! Je suis passée de douze à une! Méchant changement! Je ne voulais plus revivre ça, les contractions, les poussées, la césarienne, l'épuisement, mais surtout, le jugement. C'est fou à quel point les femmes sont bonnes là-dedans! L'allaitement, le cododo, les biberons, la garderie, les purées, la DME et bien plus. Grâce à ces jugements et ces idéologies, je me suis sentie tellement coupable, je me sens coupable!

Durant 1 mois, je n'ai pas pris ma fille, c'est Papa qui faisait tout, je restais là, près d'eux, mais tellement loin à la fois. J'étais incapable de me dire que j'étais maintenant une mère, qu'elle m'aimait ou pire, que je l'aimais. Puis un jour, mon conjoint devait se rendre à son émission de radio. J'ai stressé, je pleurais avec elle, je ne voulais pas rester avec elle. Quelques jours plus tard, j'ai paniqué, je voulais partir, je ne la voulais pas, s'il partait travailler, je ne sais pas où je serais. Ma vie venait de changer à jamais, je ne voulais pas, je ne le réalisais pas. Durant un court instant, ma fille a étendu son océan bleuté dans le sable brunâtre. Un contact venait de se créer : l'amour.

À partir de ce moment et jusqu'à maintenant, je combats, je ne veux plus que ma tête, ma culpabilité l'emportent. J'accepte d'avoir été épuisée, d'avoir douté, mais surtout, j'accepte que ce ne sera pas toujours facile, mais que ma fille et moi formons une belle équipe. Cette culpabilité que la maternité emmène, elle ne devrait pas exister! Nous devons arrêter de juger, d'idéaliser et de nous créer de belles images. C'est normal d'être épuisée, de douter, de demander de l'aide. Il faut accepter notre nouveau statut, celui de mère.

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