Il y a quelques temps, j’ai dû me rendre à l’hôpital avec ma fille. Le manque d’intimité lors de l’inscription a fait que j’ai été témoin d’une scène bien malgré moi. Je me suis sentie tellement impuissante et j’aurais aimé dire ceci à cette personne :

À toi qui as perdu ton bébé. Je suis navrée que dû à la situation de la pandémie de COVID-19, l’étage de la maternité n’ait pas pu te garder et que le personnel ait été obligé de t’envoyer à l’urgence à cause du fameux protocole.

J’ai senti tout le désarroi dans le timbre de ta voix. J’ai senti la douleur qui t’habitait jusqu’au plus profond de toi. J’ai senti  que tu venais de perdre une partie de toi. J’aurai aimé te prendre dans mes bras et te serrer très fort, t’accompagner dans cette douloureuse épreuve même si je ne te connais pas. J’ai senti ta détresse.

J’ai aimé ce petit être qui grandissait en moi dès que j’ai su. Dès les premières semaines de ma grossesse, je pensais souvent à lui et j’espérais qu’il trouve son chemin et qu’il s’accroche à la vie. Ce petit être tant désiré. À tous les jours, je déposais ma main sur ma bedaine et lui murmurait des petits mots tels que : « accroche-toi, merci d’être là, merci de nous avoir choisis. » Chaque jour, je remerciais la vie de nous offrir un si beau cadeau tant attendu. Alors, je n’ose imaginer me présenter à ce fameux rendez-vous et ne pas entendre son petit cœur, si fragile, battre. Tout comme toi, mon cœur se serait brisé en mille morceaux et une partie de moi serait restée dans cette salle. Alors, je crois que je peux comprendre ton état psychologique suite à cette douloureuse épreuve que tu vis en ce moment. J’espère qu’une personne de ton entourage puisse t’accompagner pour apaiser ta douleur suite à la perte de ce grand amour en devenir.

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