Il est évident qu’il y aura de mauvaises journées. Des journées difficiles où le simple fait de mettre un pied devant l’autre pour (télé) travailler, divertir et éduquer les enfants sera vraiment pénible. Des journées où tout ce que nous aurons envie de faire, c’est nous rouler en boule au fond de notre lit ou encore de courir dehors aller serrer des gens dans nos bras, peu importe qu’on les connaisse ou non, ne serait-ce que pour sentir un tout petit peu de chaleur humaine.

Aujourd’hui, pour moi, c’est une mauvaise journée. Je ne peux plus (télé)travailler, j’ai été mise à pied à cause de ce foutu virus. Je n’ai pas plus envie de retourner une énième fois dans ma cour arrière faire des passes de soccer, descendre la côte du stationnement de la maison en vélo et de faire des arcs-en-ciel en craie sur l’asphalte. Je n’ai pas le goût de dessiner, faire de la « slime » et regarder un film de Disney. J’ai le goût de me rouler en boule dans mon lit et ne pas sortir de là, jusqu’à ce que François, Horacio, Danielle et Justin m’en donnent le droit.

Ma famille me manque. Moi qui ne passe généralement pas 10 jours sans voir mes parents, voilà que je ne sais pas quand je pourrai retourner dans la chaise berçante de ma mère, boire le vin et le café de mon père et jaser avec les voisins pendant que mes petits sautent sur leur trampoline.

Mes amis me manquent. Je m’ennuie des discussions enflammées, des bons soupers, des histoires rocambolesques et anecdotes quotidiennes. Je m’ennuie des fous rires et des bons conseils. Je m’ennuie de tous les restaurants complices de nos « cheers » et de nos débuts d’histoire. Je m’ennuie des cris d’enfants qui s’amusent dans le sous-sol pendant que les adultes somment enfin capables d’avoir une conversation qui se tient.

Je m’ennuie de mes collègues. J’ai changé d’emploi en décembre et je pensais vraiment que 2020 serait mon année. Des défis professionnels stimulants, une organisation pour laquelle je suis fière de contribuer, dont la mission me tient à cœur. En prime, j’ai gagné une équipe d’expérience, dynamique et tellement sympathique. Tout le monde travaille fort, mais les éclats de rire qui explosent une fois de temps en temps à travers les cubicules, les réunions sérieuses pleines d’humour, les projets stimulants et les discussions de cloisons me manquent terriblement.

J’ai la sensation bizarre de m’être fait mettre sur pause sans le vouloir. Et on ne cesse de me répéter que c’est temporaire, c’est temporaire...

Le temporaire n’apporte aucun revenu à l’Homme depuis deux semaines, m’a enlevé mon emploi que j’aime tellement, a coupé mes enfants de leur routine et de leurs amis et ne m’aide pas à gérer nos angoisses. Le temporaire, c’est chiant... Et non, on ne peut pas s’en sortir ensemble. Il faut qu’on s’en sorte tout le monde tout seul chez nous.

Faque, reste chez vous!

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Homepage