Après cette journée haute en émotions, je retourne chez moi en silence. J’ai fait quelque chose laquelle je n’étais ni pour ni contre, car il y a toujours des situations et des raisons différentes pour chacun et chacune. Par contre, je ne pensais pas que moi, j’aurais à le faire, ni même que cette décision serait pour moi un jour une possibilité.

Je retourne chez moi, maintenant le ventre vide. Il y avait cette petite étoile qui s’était nichée en moi. Je voulais tant la rencontrer, mais plusieurs facteurs (monétaire, changement d’emploi, déjà des enfants, etc.) venaient en jeu. J’ai pris cette décision pour le bien de ma famille.

J’ai toujours voulu avoir un autre enfant, porter la vie à nouveau. Malheureusement, à ce moment-ci, je n’en étais pas capable. Je l’ai fait pour pouvoir me concentrer sur les enfants que j’ai déjà afin de leur donner le meilleur possible.

Cela fait maintenant 2 mois que tu es parti dans le ciel. Il n’y a pas une journée où je n’y pense pas. En ce moment, quand je vois d’autres bébés, je me dis que j’aurais pu en avoir un autre petit comme ça. Quand je croise une femme enceinte, j’ai le réflexe de toucher mon ventre car je pourrais être cette femme en ce moment. Je me demande si tu aurais été un petit garçon ou une petite fille.

D’un côté, j’aurais aimé le savoir, mais pourquoi ? Pour me torturer encore plus ? Pour l’instant, je t’appelle mon étoile et je crois que c’est bien ainsi. Je pleure souvent, je me pose encore la question si j’ai fait le bon choix. Je sais que cela ne donne rien, car je ne peux revenir en arrière, mais j’ai encore de la culpabilité. D’un autre côté, je regarde mes autres enfants et je me dis que je n’aurais pas pu être la mère que je suis pour eux si je n’avais pas pris cette décision.

J’ai encore espoir qu’un jour, une autre poussière d’ange viendra se loger en moi. Ce ne sera pas pour tout de suite, car je ne suis définitivement pas prête mentalement à passer à autre chose. Mais quand notre situation familiale ira mieux.

J’ai encore de la difficulté à utiliser le mot, ce mot, tabou pour certains : avortement. C'est donc encore plus difficile pour moi de dire que je me suis fait avorter. Pour l’instant, il n’y a que moi et papa qui le savons. Les autres, est-ce que je leur dirai un jour ? Je n’en sais rien. En ce moment, j’en parle à des spécialistes juste pour m’aider à traverser ma peine, même si je sais au fond de moi que j’ai fait le bon choix.

Oui, je me suis fait avorter. Même si un jour je fais la paix avec ma décision, je ne sais pas si j’en parlerai. Peut-être que oui, pour aider d’autres personnes qui ont ou auront à passer par là, mais d’un autre côté, c’est un choix personnel que j’ai fait et ça ne regarde que moi. Je me fous que ce sujet soit tabou, qu’il y en ait qui soient pour et d’autres contre. Je crois qu’on ne peut jamais vraiment juger tant que nous n’avons pas été confrontés à la situation concrètement.

A suivre …

One response to “C’est fait, …

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