Je me souviens, il y a de cela maintenant une douzaine d’années, de cette époque où j’étais sans enfants. Même à cette époque, tout le monde savait que je n’avais qu’un seul rêve; être maman. J’étais une gardienne très en demande, tout autant par les parents que par les enfants, je travaillais comme animatrice de fête d’enfants et j’étudiais pour être éducatrice à l’enfance. Passion : les cocos. J’aime entrer dans leur monde magique, raconter des histoires avant le dodo, me costumer, les faire rire. J’en voulais à tout prix.

Les hommes que j’ai fréquentés connaissaient mon désir d’être maman, je ne l’ai jamais caché. Il était complètement inconcevable pour moi de m’attacher à une personne qui ne souhaitait pas fonder une famille. Ma propre famille le demandait aussi, par curiosité je pense. Surtout si le chum devenait sérieux. On abordait la chose durant les rencontres familiales.

J’avoue, ce n’est pas tout le monde qui en faisait la demande. Je me souviens toutefois avoir maintes et maintes fois entendu de ma famille-proches-amis(es) : «je te souhaite d’être maman». Dans les cartes de souhaits aussi, dans les discussions. Pas par méchanceté ou par invasion de ma vie privée. Juste parce que, au fond, les gens voulaient voir mon rêve se réaliser.

 

J’ai tellement de chance; mes deux grossesses ont été relativement aisées et je suis tombé enceinte très rapidement. Je n’ai jamais calculé mes ovulations ou rien du genre. Je sais que pour certaines de mes amies ou membres de ma famille, il en est tout autrement. Comme j’ai souhaité, pour eux aussi, de voir se rêve se concrétiser!

Je sais aussi à quel point ça fait mal quand les gens s’immiscent dans la planification familiale des gens qui leurs sont chers. Même si les commentaires se veulent remplis d’empathie, de compassion et d’encouragements, ils peuvent parfois faire plus de mal. Quand tu es seule sans conjoint (ça aussi, tu te le fais demander : « Quand est-ce que tu ramènes un chum?») et qu’on te prend en pitié et qu’on te rappelle que ça prend un chum pour avoir un bébé, ça fait mal. Quand la différence d’âge entre tes cocos s’élargit et qu’on te presse en disant de faire vite une sœur/frère au premier né, ça fait mal. Même quand on te demande si tu veux un autre enfant et que la réponse est non, pourquoi insister? De toute façon, comme ma mamie dirait, « y'a que les fous qui ne changent pas d’avis ».

Je sais que les gens aiment les bébés; rien de tel qu’une nouvelle petite vie pour souffler un vent frais. Mais de grâce, ne demandez plus au couple qui ne parvient à tomber enceinte il est pour quand le petit bébé. Je suis persuadée que si finalement le petit miracle était en route, ils le diraient avec amour et fierté. Et au nouveau couple qui navigue tout doucement dans cette nouvelle vie, ne demandez pas pour quand les bébés sont prévus. Retenez plutôt votre joie pour leur grande annonce, quand la vie leur aura finalement fait le plus beau des cadeaux.

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