Tu n'as que 3 ans et j'ai déjà connu 4 petits toi.

Il y a d'abord eu le nouveau-né, mon premier bébé. Ça, c'était celui qui pleurait beaucoup, dormait peu, buvait souvent. C'était surtout celui qui s'insérait parfaitement au creux de mes bras et qui préférait y dormir plutôt que n'importe où ailleurs. Ce petit toi posait sa main sur ma poitrine quand il buvait et me souriait quand il avait fini, juste avant de s'endormir. J'adorais caresser le peu de cheveux sur sa tête parfaitement ronde, et glisser mon pouce sur ses tout-petits doigts qui me serraient.

Puis tu es devenu le bébé joufflu aux grand yeux bleus qui souriait à tout le monde, inconnus ou pas. C'est celui qui pouvait passer beaucoup à jouer dans les armoires, à taper les cuillers de bois ensemble, à ramper le plus vite possible pour attraper une voiture qui roulait. C'est lui le premier qui a commencé à me rendre mes câlins, en appuyant sa tête sur mon épaule et en me tapotant le dos tout doucement. Ce petit toi s'émerveillait de tout, riait avec nous sans savoir pourquoi, juste parce que.

Tu as ensuite continué de grandir pour devenir l'enfant de 2 ans qui marchait maladroitement, trébuchait encore souvent. Celui-là prononçait des mots de façon si drôle! Cette version de toi qui disait «mimi» au lieu de «moi» et qui était incapable de dire «chat» correctement, elle nous a fait tellement rire. Ce petit bout-là acceptait encore que je lui tienne la main ou que je le berce et refusait que papa me touche. Ce petit toi passait parfois de longues minutes à observer la poussière danser dans un rayon de soleil, sans se soucier de rien.

Maintenant, tu es le petit garçon de 3 ans qui n'arrête jamais, jamais de parler. Celui qui négocie tout, autant les permissions spéciales que les conséquences. Tu es le garçon qui ne refuse jamais un câlin aux gens qu'il aime, celui qui n'arrive jamais à bouder plus 2 minutes, celui qui saute de joie à l'idée de voir ses amis ou sa famille. Celui qui «ADORE» tout et qui n'a peur de (presque) rien. Celui qui se couche tout seul, qui va à la toilette, qui s'habille et qui fait du vélo comme un grand. Ce petit garçon-là m'interrompt souvent dans mes discussions ou dans mes tâches, juste pour me dire «Maman? Je t'aime».

Cette version de toi, présentement, c'est ma préférée. Elle va me manquer, tu n'imagines pas à quel point. Je sais que les prochains toi ne vont plus autant rechercher mon attention et mon affection. Je pourrai avoir des discussions sérieuses avec eux et ils me rendront tout aussi fière, de bien d'autres façons. J'ai vraiment hâte de connaître tes prochaines versions, de te rencontrer à l'adolescence, de découvrir tes passions, tes choix d'études et de te voir devenir l'adulte incroyable que je sais que tu seras.

Ton toi du moment présent sera toujours mon préféré, ne crains rien… mais les anciennes versions de toi me manqueront toujours.

Je t'aime.

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