Maintes fois, j’ai entendu dire que l’amour ne se divisait pas, mais qu’il se multipliait. Qu’importe la force du lien qui vous unit à votre premier bébé, vous serez submergés d’une immense vague d’amour à la simple vue de votre nouveau poupon, croyez-moi.

Avec l’arrivée de bébé #2, ce n’était pas tant la division de l’amour qui m’inquiétait, mais plutôt la division du temps. Parce que le temps, penses-y même pas, ça se multiplie pas. Ok, sauf peut-être certains soirs où ton niveau de fatigue frôle les limites de l’impensable pis que tes petits se sont passés le mot pour être le plus turbulents/bruyants/irritables, disons-le, insupportables possible. Là, tu vas peut-être avoir l’impression que les minutes se multiplient jusqu’à la fatidique heure du coucher. #LibéréeDélivrée.

Un bébé, ça se gère bien. On lui consacre tout notre temps. Ma grande fille a passé le plus clair de son temps dans nos bras, a été stimulée plus qu’à son tour, s’est fait chanter toutes les berceuses qu’il est possible de trouver sur Youtube. Lorsqu’elle était éveillée, j’étais 100 % à elle. Nous pouvions prendre le temps de prendre notre temps. Rire, jouer, s’amuser, apprendre, c’était notre quotidien.

Alors, lorsque j’ai appris que notre deuxième trésor était en route, seulement 6 mois après la naissance de ma première, j’étais à la fois heureuse et angoissée. Je craignais de devoir délaisser ma grande et de ne pas pouvoir me consacrer autant à mon bébé que je l’avais fait pour ma première.

Toutes mes appréhensions devenaient un vrai casse-tête. J’étais en train de me laisser emporter par un tourbillon de craintes, de culpabilité et de questionnements à n’en plus finir : Aurais-je été égoïste de vouloir un deuxième enfant aussi rapidement? Ma 15 mois m’en voudra-t-elle d’être moins présente auprès d’elle? Comprendra-t-elle que cet intrus dans la maison est en fait sa petite sœur et qu’elle a aussi besoin de soins? Mes filles souffriront-elles de ma maladresse à départager plus ou moins également les 24 h de la journée entre elles?

Tant de questions pour bien peu de réponses. Je pouvais bien m’imaginer le pire, seul le temps pourrait m’apporter des réponses. Entre mes périodes d’angoisse, je m’efforçais à entendre raison. Je n’étais pas la première à avoir des enfants rapprochés, c’était donc possible. Je devais forcément être capable d’y arriver. Un peu d’organisation et le tour serait joué… Hum, sauf que l’organisation ce n’était vraiment pas ma force, oups!

Puis, le jour J est arrivé. J’ai donné naissance à notre deuxième fille exactement 15 mois et un jour après la naissance de la première.

Comme je l’avais appréhendé, ça n’a pas été facile et ce ne l’est pas encore toujours aujourd’hui, presque six mois plus tard.

Il y a ce sentiment d’urgence qui m’habite constamment. L’urgence d’être auprès de l’une quand je suis avec l’autre. L’urgence de ne rien manquer des moments importants qui pourraient survenir à tout instant. L’urgence de donner mon 110 % pour que personne ne manque de rien.

Il y a cette vicieuse culpabilité qui ne traîne jamais bien loin. La culpabilité de ne pas être en mesure de diviser mon temps également entre mes deux perles. De ne pas avoir le temps ou l’énergie de réaliser tous les jeux/activités/stimulations/apprentissages que je voudrais. De devoir, à contrecœur, déposer une de mes filles qui ne demande qu’à être cajolée, réconfortée pour répondre au besoin de l’autre.

Il y a aussi cette anxiété de performance qui rôde autour. Ouais, parce qu’en plus de s’efforcer à diviser le temps qui manque toujours entre nos enfants, il faut voir à en trouver encore un peu pour les tâches ménagères. Parce que, t’sais veut dire, il faut être propre un minimum! Pis une maman en congé de maternité, c’est supposé avoir le temps de tout faire, non? 😉

Sans compter toute la pression que l’on se met par rapport au développement de nos enfants. Pourquoi il ne marche pas encore, donc? Est-ce qu’il dit assez de mots? Il ne devrait pas déjà être propre à son âge? On fouille sur le net pour s’assurer que notre progéniture ‘’fit’’ dans le moule pis on se mord les doigts quand ce n'est pas le cas.

Ça fait que, tranquillement, j’apprivoise ma vie de maman x 2. Oui, je suis maladroite. Oui, je suis souvent déçue de moi-même. Oui, à bout de ressources, je perds souvent patience. Oui, parfois je crie et je le regrette. C’est le stress qui sort, bien malgré moi.

Non, je ne suis pas une maman parfaite. Non, je ne suis pas toujours la mère que j’aspire à être : Calme, patiente, organisée, toujours en contrôle de la situation. Mais, non, je ne suis pas une mère indigne. J’apprends un peu plus jour après jour. Je teste des formules pour dénicher celle qui convient le mieux à notre équipe, notre famille.

En attendant de trouver la recette miracle pour être ‘’timée’’ comme un chronomètre, j’essaie de miser sur la qualité plutôt que sur la quantité. Parce qu’au fond, c’est ce qui compte vraiment après tout : l’amour.

Pour moi, 2017 sera l’année du lâcher prise. Un beau défi. Et vous, avez-vous été dépassée par l’arrivée de bébé 2?

Marie-Christine

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