Quoi? Qu'est-ce que j'ai dit là? Aurais-je osé affirmer que j'avais hâte de dormir?

Oui.

Comme je suis en congé de maternité, Facebook est mon meilleur ami ces temps-ci, mais aussi mon pire ennemi. Je vois tous les jours passer des articles et des commentaires au sujet du sommeil de bébé et CHAQUE fois, ça me sidère. Selon plusieurs, c'est un sacrilège de vouloir aider son bébé à dormir plus longtemps. C'est un caprice d'adulte et ça frôle la maltraitance de ne pas accourir au moindre son que bébé pourrait faire la nuit. Il y a DON BEN des mauvais parents au Québec! C'est tellement mieux ailleurs!

Eh bien moi, j'ose même le répéter, j'ai hâte que mon bébé fasse ses nuits. Mon bébé aura bientôt 9 mois et de toute sa courte vie, il n'a dormi qu'une seule nuit complète. Alors, j'essaie de lui apprendre à s'endormir et à s'apaiser, parce que je considère que c'est nous rendre service à tous les deux, ainsi qu'au reste de la famille. Quand je sais qu'il n'a pas faim, qu'il n'a pas mal, qu'il n'a pas peur, je le laisse pleurer deux minutes et plus souvent qu'autrement, il finit par se rendormir.

Je ne le fais pas à cause d'une quelconque pression que la société me mettrait. Je ne le fais pas parce que je considère que c'est ce qu'il faut pour réussir en tant que mère. Je le fais parce que j'ai besoin de dormir pour être une meilleure mère pour mes enfants. Il y a des jours où je suis tellement épuisée que j'ai peur de prendre le volant. Je suis moins alerte, moins patiente pour ma famille. En tant que parent, qu'adulte, qu'humain, je ne crois pas que ce soit un caprice de vouloir et espérer dormir la nuit. C'est un besoin.

J'en ai assez qu'on me fasse sentir comme une personne égoïste. Assez de me faire dire que je ne suis pas «assez présente la nuit» ou que si je ne voulais pas m'occuper d'un enfant la nuit, je n'avais qu'à ne pas en avoir. Sérieux?

Ça fait 30 ans que je dors 10 heures par nuit, alors oui, je trouve ça dur que du jour au lendemain, ce soit seulement à coups de 2 ou 3 heures. Je ne suis pas capricieuse pour autant. Je n'aime pas moins mon enfant. Je l'aime de tout mon cœur, à toute heure du jour ou de la nuit, mais j'ai le droit de trouver ça difficile et d'essayer qu'il en soit autrement.

J'en ai assez que de pures inconnues, qui ne savent rien de ma vie et qui ne connaissent pas mon bébé, déclarent avoir pitié pour lui. J'ai des petites nouvelles pour elles : les bébés ne sont pas tous pareils! Le mien, il n'aime pas ça, dormir. Il n'a pas «juste besoin d'être cajolé» et je ne lui refuse pas mon affection la nuit, comme plusieurs le pensent. En fait, si je le berce, il se fâche car il sait que j'essaie de l'endormir. Ce qu'il veut, c'est faire le party toute la nuit et j'essaie de lui apprendre que c'est le jour qu'on fait ça!

Non, mon bébé ne fait pas pitié. Il n'a aucun trouble d'attachement, il m'aime et me fait confiance. Il a une excellente mère qui s'occupe de lui et qui répond à tous ses besoins. Il apprend tout simplement à dormir. Juste ça! On ne parle pas de ne pas donner d'affection à nos bébés la nuit. Encore moins de les laisser pleurer des heures et des heures jusqu'à l'épuisement. On parle de minutes.

Je rêve du jour où on ne verra plus ce genre d'article culpabilisant... et où on n'essaiera plus de se mêler de ma maisonnée la nuit! Mes bébés vont bien, gang J

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