Il est facile de sous-estimer l’importance que peuvent prendre certains débats. Pour nous, un choix peut sembler anodin et sans conséquence alors que pour l’autre c’est d’une importance capitale. Ou bien on croit que l’autre choisira simplement de nous suivre sans trop se poser de questions, alors que lui s’est déjà fait son idée. Lorsque j’en parlais avec mon amie,  je lui disais tout bonnement que mon mari n’aurait pas d’opinion sur le sujet et qu’il accepterait simplement ma décision sans aucune résistance. Belle erreur!

Tout a commencé quand le futur parrain de ma fille a appelé mon mari pour lui parler de son cadeau de baptême pour ma princesse. Il faisait le messager entre nous et m’a demandé si je croyais faire percer les oreilles de notre fille bientôt. «Euh, non» - «Comment ça, non?». Et voilà, sans même le savoir le parrain de ma fille venait d’ouvrir les hostilités. Toujours au bout du fil, il nous a entendu commencer à nous échauffer à coup d’arguments pour et d’arguments contre le perçage d’oreilles.

Pour moi c’était de prendre une décision pour elle sans qu’elle ne puisse donner son avis, c’était de lui faire mal (je sais, c’est beaucoup moins douloureux qu’avant) sans raison valable. C’était de faire des trous dans ce petit corps qui est si parfait comme il est. J’avoue que me trouve un peu hypocrite d’avoir ces propos, surtout considérant que j’ai les oreilles percées, un tatouage et que j’ai déjà eu la langue percée. Je précise par contre que je les ai tous eu alors que j’avais l’âge de prendre mes propres décisions.

Pour mon mari, c’était de la rendre plus féminine, de ne plus avoir à spécifier aux étrangers que nous avons une petite fille (elle est toute habillée de rose et je me fais poser la question alors, deux petits diamants sur les oreilles…). C’est de faire comme tous les parents de fillettes, puisque TOUT LE MONDE fait percer les oreilles de leur petite (ouin mais je ne suis pas suiveuse). Pour lui, c’était tout simplement beau (pour moi, ma fille est la beauté incarnée, rien ne pourrait la rendre plus belle).

Fâché, il a fini par me menacer d’aller lui faire percer les oreilles sans que je ne sois là. Je sais très bien que ce n’était qu’une simple menace en l’air. Il ne ferait jamais quelque chose sans mon consentement, parce que même si nous ne sommes pas toujours d’accord sur certains points de l’éducation de nos enfants, on discute, on échange et dans les différents cas où il n’y a pas de consensus, c’est toujours moi qui gagne.

Blague à part, nous avons continué cette discussion à trois reprises pour n’avoir malheureusement aucun nouvel argument, donc, dans l’absence de décision, nous nous sommes simplement abstenus. Ce qui donne qu’on pourrait dire que j’ai gagné. Par contre, je nous considère tous deux gagnants, parce que nous avons une relation harmonieuse, oui, parsemée de discussions plus houleuses, mais toujours avec de la communication. Le perçage devra donc attendre…

Valérie Louise Pesant

3 responses to “Le sacro-saint perçage d’oreilles

  1. Ma fille avait 5 ans lorsqu'elle a voulu se faire percer les oreilles! Je ne lui ai jamais imposé et elle était très fière d'elle. Je ne regrette pas mon choix. 😊

  2. Moi, je voulais attendre que ma fille aie l'âge de s'occuper elle-même du nettoyage quotidien que ça implique (surtout le premier mois).
    On a eu l'idée que ce soit une récompense pour indiquer quand elle serait enfin devenue autonome et responsable : s'habiller seule, faire ses tâches avant de partir pour l'école, ne pas oublier ses choses, avoir une belle attitude dans ses cours, même si elle n'en avait pas envie, etc.
    C'est arrivé à 6 ans, après quelques mois à la maternelle. Ça s'est fait comme un rite de passage! Elle porte maintenant la marque visible qu'elle est autonome et responsable et elle en est tellement fière et y fait honneur!!!

  3. Bonjour,
    A mon avis, se faire percer les oreilles dès notre jeunes âges est la plus efficace. Non seulement pour le choix mais aussi pour l'éducation. Se faire percer ne reflète pas vraiment notre comportement mais disons que c'est une passage tout comme la puberté.

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