Cela fait déjà quelques semaines, on enclenchait à contrecœur ton compte à rebours final. Personne n'est éternel, je le sais. Mais, je croyais dans mon cœur de petite fille qu'il y avait encore beaucoup de temps devant nous.

Il y a quelques semaines, j'entendais les mots : tumeur, cancer, métastase. Je me souviens d'avoir entendu mon cœur se briser. Je savais depuis un certain temps que tu allais moins bien. Mais une partie de moi vivait dans le déni, refusant d'admettre qu'éventuellement je devrais te laisser partir.

Je ne suis pas prête et je ne le serai probablement jamais. Notre famille a déjà eu assez de coups durs dans les dernières années. Je croyais qu'on aurait pu avoir un petit moment où les vagues cesseraient d'essayer de faire chavirer notre bateau.

Je ne suis pas prête à laisser partir l'homme qui m'a servi de pilier toute ma vie. Je ne suis pas prête à expliquer aux enfants que tu es parti rejoindre ta femme. Je ne suis pas prête à devoir être forte pour eux. Je ne suis pas prête à regarder partir celui que je considère comme mon père. Tu es le meilleur grand-père que quelqu’un peut rêver d’avoir. Mon cœur de petite fille veut continuer de croire que tu resteras encore un moment, pour avoir encore du temps de qualité tous ensemble.

Je regarde les jours défiler sans pouvoir ralentir le temps. Il me glisse entre les doigts sans que je puisse faire quoi que ce soit. Dans les prochains jours, tu commenceras tes traitements de chimiothérapie, le tout deviendra de plus en plus concret. Mais pour le moment, laisse-moi vivre encore un peu dans le déni.

Égoïstement, reste encore un peu s'il te plait. Tout simplement parce que je t'aime.

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