Sans me prévenir, elle est arrivée comme ça, chez moi, sans même s’annoncer, sans même me demander la permission, sans jamais me verser sa part de loyer. Sa présence me nuisait; vous savez, ce genre d’être toujours négatif qui voit le mal partout, qui s’imagine toujours le pire, qui amplifie les situations, et ce, même quand tout va bien.

Au début, elle se faisait toute petite. Elle venait me visiter de temps en temps, mais ne restait jamais bien longtemps. Le temps d’un café, j’arrivais à lui faire comprendre qu’il était temps qu’elle reparte. Mais là, elle se pointait chez moi de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps. Une nuit, elle s’est même invitée à dormir. Je ne savais plus quoi faire pour la chasser de chez moi. Elle s’est subtilement installée sur mon divan, avec ses valises. Je savais qu’elle s’était maintenant établie pour de bon, j’étais inconfortable ; sa présence m’obsédait. Peu importe où je me trouvais, elle finissait par me retracer : ma douche, mon lit, ma voiture, ma cuisine. PARTOUT

Chaque soir quand je rentrais du boulot, elle était là, confortablement installée à attendre que j’arrive pour me raconter tout le négatif de la journée, me faire peur avec ses idées noires… je la détestais. Elle ne se taisait jamais ! Toujours là à ressasser les emmerdes, à voir le pire dans tout. Même en gardant mon calme, elle venait me chercher si profondément que je ne me reconnaissais plus. Elle réussissait à faire sortir le pire de moi-même. Même quand tout allait bien, elle s’immisçait doucement dans mon petit bonheur pour me faire comprendre que tout finirait par merder, que ma vie était pleine de problèmes et que l’abandon me guettait dans le détour.

J’avais tout essayé pour qu’elle me quitte. Elle était coriace. Plus le temps passait, plus elle m’étouffait. Moi, la femme forte que j’ai toujours été ; j’étais en train de me laisser marcher sur les pieds par sa présence. J’avais la haine. Je devenais craintive, je perdais confiance en moi, je devenais folle. Un jour, j’ai décidé que c’était trop. Je lui ai annoncé que c’était la fin de notre relation et qu’il fallait se rendre à l’évidence, nous devions aller consulter ensemble.

Ce jour-là, une psychologue m’aura appris à mettre mes limites et à mieux te contrôler, toi ma chère anxiété. Et malgré tout, tu restes mon combat de tous les jours ; tu fais maintenant partie de moi.

ANONYME

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