NDLR. Cet article a été rédigé par une collaboratrice et non par Maman Caféine.

Il y a cinq ans, la réalité m’est tombée dessus comme une tonne de briques : je n’étais plus en amour avec le père de mes enfants. J’avais toujours énormément d’affection pour lui, j’avais de l’amour pour ce qu’on avait bâti lui et moi, mais je n’étais plus amoureuse de lui. Il n’y avait plus de passion, plus d’étincelles. Il ne me restait plus que notre quotidien et le triste sentiment que j’avais raté quelque chose quelque part.

Cette semaine-là, j’ai pleuré chaque soir dans l’auto en rentrant à la maison. Je savais que je devais prendre une décision, que je devais avoir une discussion qui allait profondément blesser mon partenaire, mais j’étais paralysée par la peur et les regrets.

Pendant une semaine, j’y pensais nuit et jour. J’ai eu des milliers de discussions avec moi-même et j’ai douloureusement pris conscience que je devais trancher. Je devais me choisir, car si je ne prenais pas soin de mon bonheur, personne ne le ferait pour moi et cela risquait de nuire à ma relation avec mes enfants et avec moi-même. J’ai demandé à ma mère de garder les enfants toute une fin de semaine et j’ai eu la discussion sans retour le vendredi soir. À ce jour, j’ai encore de la difficulté à parler de ce moment tellement il me déchire les entrailles. Être la personne qui quitte est tout simplement horrible, car on vit avec la culpabilité d’avoir causé une immense peine chez la personne laissée. Dans le cas de mon ex, il ne s’y attendait pas et cette conversation a eu l’effet d’une bombe. Trop absorbé par le train-train quotidien, il n’avait pas remarqué la lente descente de notre couple. Il m’a demandé si on pouvait se sauver, mais au fond de moi, je savais que non. Certaines personnes me lanceront des pierres et me diront que j’aurais dû au moins essayer, aller en thérapie de couple, en discuter, mais je le savais. On avait tiré l’élastique trop fort trop longtemps.

Après cette sombre discussion, nous nous sommes laissé de l’espace pendant 24 heures. Je suis allé dormir chez une amie et il est resté à la maison. Le samedi soir, nous avons mis les émotions de côté (aucune idée comment nous avons réussi à faire ça!) et nous avons discuté de ce qui allait se passer par la suite. Je lui ai dit que nous avions peut-être « raté » notre couple, mais que j’aimerais qu’on réussisse notre séparation et qu’on reste de bons parents pour nos enfants. J’avais vécu la séparation houleuse de mes parents et je ne voulais pas reproduire la même chose. Il était d’accord.

Le dimanche, quand nos enfants sont revenus, nous leur avons expliqué la situation du mieux qu’on pouvait. Mon ex m’a beaucoup laissé parler, et avec le recul, je comprends pourquoi. Au final, c’était un peu « ma » décision. Nos minis étaient trop jeunes à l’époque pour bien comprendre (4 ans et 7 ans), et beaucoup de larmes ont coulées ce soir-là. La semaine d’après, nous étions dans les démarches. Je dois avouer que malgré toute la maturité dont nous avons chacun fait preuve mon ex et moi, nous avons eu besoin des services d’une médiatrice. Ce n’était pas tant que nous nous chicanions sur la séparation des biens et de la garde partagée, c’est plutôt que nous étions épuisés. À bout de nos ressources mentalement et physiquement. Cinq ans plus tard, je peux affirmer que c’est la meilleure décision qu’on a prise.

Et ça m’amène sur ce point… Cinq ans plus tard, comment les choses se passent-elles? Comment ai-je (sur)vécu ma séparation? En toute honnêteté, ça a été la pire et la meilleure chose de ma vie. La pire, parce que j’ai dû accepter de me séparer de mes enfants la moitié du temps, parce que je ne vivrai plus jamais de moments avec ma famille « nucléaire », parce que je ressens encore parfois de la culpabilité d’avoir été celle qui brisait notre cercle… Et ça a été la meilleure chose de ma vie parce que ça m’a appris à vivre seule. J’avais toujours été en couple depuis mes 16 ans. Cette séparation m’a permis de découvrir des côtés de moi que je ne connaissais pas et de renouer avec certains que j’avais mis de côté. J’ai appris à me débrouiller sans mon partenaire sur certains aspects et j’en suis sincèrement devenue plus forte, plus indépendante.

Et nos enfants dans tout ça? Ils se sont merveilleusement bien adaptés. Ils m’impressionnent chaque jour. Papa s’est rapidement remis en relation et ça a permis à nos enfants de côtoyer deux nouveaux merveilleux enfants qu’ils considèrent aujourd’hui comme leur famille. C’est sûr que tout n’est pas toujours rose, mais ils voient que leur père et leur mère sont plus heureux séparés qu’ensemble.

Quand ils seront plus grands, je leur expliquerai peut-être pourquoi j’ai pris cette décision. Je leur dirai que nous sommes la personne la plus importante dans notre vie et que certaines décisions, bien que déchirantes, permettront sur le long terme d’être plus heureux.

Avez-vous vécu une séparation? Comment les choses se sont-elles passées pour vous?

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