J’ai eu la chance de connaître tous mes grands-parents.  Bien vivants et même en bonne santé, jusqu’à tout récemment. Il y a quelques années, j’ai appris que mon grand-père souffrait d’Alzheimer.  Il fut placé dans un centre. Dès cet instant, je ne l’ai plus revu. C’était une décision très personnelle. Je n’étais pas prête à le voir dépérir. C’était ma façon à moi de réagir face à la situation.

Puis est né mon fils, le premier arrière-petit-enfant de la famille. Lui non plus n’avait jamais rencontré mon grand-papa. La maladie semblait l’emporter. Par une journée d’octobre, lors d’une visite à la parenté, ma mère qui était accompagnée de mon fils, décida d’aller le voir. Une fois dans la chambre, mon garçon sourit et donna un beau bisou à mon grand-papa. C’était leur première et leur dernière rencontre. Mon grand-père venait tout juste de décéder, quelques heures plus tôt.

Il n’y a pas de hasard dans la vie. Durant son dernier souffle, deux hommes qui me sont chers se sont rencontrés.

Est venu le temps des funérailles. C’était la première fois que j’avais à vivre toutes ces émotions. Mon grand-père étant très connu pour avoir été maire du village, un nombre impressionnant de gens se présentaient au salon funéraire. Pendant ce temps, mon petit loup courait partout parmi les vestons noirs et les boîtes de kleenex. Du haut de son tout juste 1 an, il jouait au hockey et s’attardait aux vieux messieurs, puisqu’il était très impressionné par leur canne. Il réussissait à mettre de la vie, juste à côté de la mort.

Avec le temps frais d’octobre, pour se rendre à l’église, non loin du salon, une limousine transportait ma grand-maman et ses enfants. Bien sûr, l’arrière-petit-fils a eu droit, lui aussi, d’être à l’intérieur. Encore une fois, il a réussi à mettre un baume sur la peine des gens avec sa grande joie de vivre.

Finalement, entre les prières et les messages d’amour qu’on entendait à l’église, les cris et les pas d’un enfant joyeux résonnaient. Par moments, on pouvait voir des sourires au coin des lèvres des gens présents, malgré les larmes.

Personne ne peut être remplacé. La douleur du deuil peut cependant être atténuée.

Ils sont spéciaux les enfants, nos enfants. Entre les nuits blanches et les crises, ils nous font du bien, ils font du bien aux gens. Ils sont, eux aussi, des anges.

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