J’entends souvent parler de parents d’enfants avec plusieurs troubles liés à la santé mentale déplorer le manque de ressources dans les écoles du réseau public. Je lisais des tonnes de témoignages sur le web et, bien que mon plus grand n’était pas encore à l’école et ne présentait aucun signe d’anxiété ou de TDA ou de rien qui aurait pu justifier une visite hâtive chez un pédiatre, je me trouvais tout de même empathique vers ces familles dans le besoin qui ne trouvaient pas toutes les ressources nécessaires dans les écoles que je finance à toutes les semaines par le biais de mes impôts. Même si j’arrivais à comprendre que les écoles ne puissent fournir un éducateur à chaque enfant en ayant besoin, je trouvais triste de constater que les familles soient mises sur des listes d’attente interminables, parfois simplement pour avoir un diagnostic pour leur enfant.

Cette année, mon garçon est entré à la maternelle. Première année dans le système public, puisqu’il avait toujours été en garderie privée. Première fois dans un groupe de 30 élèves. Première fois dans un cadre beaucoup plus structuré, j’imagine, parce qu’il n’arrive pas à suivre. Pas qu’il n’est pas intelligent, distrait ou hyperactif, mais il n’écoute pas quand il n’est pas intéressé. Euh…ok ? Je comprends que c’est peut-être peu commode de devoir répéter continuellement à un enfant de venir s’assoir et finir son dessin quand le reste des enfants suit au mot et à la lettre, mais jusque-là, je vois seulement un enfant de 5 ans qui commence à comprendre qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie. Je vous rappelle qu’on est en maternelle, l’année de la conversion de la garderie à l’école, l’année de l’apprentissage du comment être et pas tant du comment faire.

Je reçois tout de même un appel de la psychoéducatrice qui va suivre mon garçon. Bien que mon garçon ait une majorité de journées vertes et quelques journées jaunes au travers, mais jamais au grand jamais de journée rouge, il est assez problématique pour voir une spécialiste. En début de rencontre, elle m’explique avoir rencontré mon grand en classe et lui avoir fait passer quelques tests pour comprendre son cheminement, sa vie, ses intérêts. Elle prend aussi le temps de m’expliquer un fait assez intéressant. Elle doit travailler sur le cas de 6 étudiants par classe. 6 dans CHAQUE classe. Donc, je comprends que mon garçon est dans les 6 enfants qui écoutent le moins dans la classe, mais est-ce que ça veut vraiment dire qu’il est assez problématique pour avoir un suivi avec la psychoéducatrice? Je me pose sérieusement la question. Je comprends la psychoéducatrice qui doit en choisir 6, elle doit justifier sa présence à temps plein dans l’école. Ce serait dur d’expliquer à son employeur son salaire alors qu’elle ne suivrait que 2 élèves dans une classe et 1 dans une autre, mais ça nous amène à nous questionner sur le travail qu’elle peut bien faire sur un jeune qui n’en a peut-être pas vraiment besoin, et sur tout le travail qui ne sera pas fait auprès d’un enfant vraiment problématique.

Bien entendu, je ne connais pas tout le système et peut-être que des lectrices pourront me dire que je mélange des pommes avec des oranges, mais si je me questionne sur la gestion des effectifs scolaires, je ne suis probablement pas la seule. Bref, j’ai suivi le chemin vers lequel la psychoéducatrice m’a envoyée (toujours dans le but de m’assurer de ne pas passer à côté d’un problème plus grave plus tard) et suis allée en ergothérapie. En bout de ligne, j’ai payé 600 $ d’évaluation et de bilan pour finalement apprendre que mon garçon est tout simplement… gêné.

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