Quand j'étais petite, j'avais ce désir, cette ambition de devenir mère. Je voyais la maternité avec son beau côté : la belle grande table entourée d'enfants, la facilité, l'amour fort, puissant… Cependant, les idéaux ne te préparent pas au plus gros : les hormones et le post-partum. Non, le post-partum n'est pas une simple chute d'hormones, non ce n'est pas causé que par des éléments stressants de la vie, c'est une vraie dépression, dans sa plus pure et dure définition.

Le blues que les femmes ressentent est censé disparaître dans les quelques jours après son apparition. I

Il ne te donne pas des idées noires, des idées folles. J'ai un gros problème d'anxiété et d'impulsivité dans la vie, donc ça me met à haut risque. Pourquoi les autres arrivent à se contrôler? Pourquoi chez les autres, il finit par partir ce fameux blues? Oui. Je me le suis répétée souvent, pourtant, c'est très fréquent un post-partum.

Mon premier accouchement fut plus qu'exigeant. En quelques jours à peine, les médecins étaient catégoriques sur mon état : ce n'était pas que les blues, j'avais quelque chose de plus fort. Ma tête n'allait pas bien. Je ne regardais pas ma fille, je restais là, près de ma nouvelle petite famille, mais j'étais si loin à la fois. Ma tête me disait que je ne l’aimais pas, elle combattait avec mon cœur. La petite me tapait sur les nerfs lors de crises de larmes, tant que je me griffais la peau des avant-bras. Ça a évité le syndrome du bébé secoué. Au lieu de lui faire du mal à elle, je m'en faisais à moi.

Cette dépression a duré longtemps, je ne pourrais même pas dire si elle est complètement guérie.

Le lien d'attachement avec ma plus vieille n'est même pas établi que je dois en créer un deuxième : je suis enceinte! Mais ça allait bien se passer, je me sentais solide. Et pourtant…

Voilà, petite deuxième a fait son entrée dans notre vie. Wow! La pêche que j'avais, l'énergie, mon test post-partum était super, rien à dire. Je sortais faire des activités de groupe de parents, des cuisines collectives, je me peignais et m'habillais tous les matins. Puis, tout à coup, ma grande a commencé à avoir un comportement très intense et désagréable. Ajoutez à cela les pressions sociales, puis la pression que je me mettais pour aller bien, puis les crises de larmes de bébés, puis la fatigue…

Un après-midi intensément pluvieux, je ne m'attendais pas à ce verdict, je croyais que ça allait mieux. Mais le diagnostic était bien formel : dépression post-partum, encore.

Mon monde s'est effondré, deux fois. Alors que je devrais prendre soin de mes poulettes, c'est de moi que je dois prendre soin. Comment? J'y travaille. Entourée de professionnels merveilleux, je vais y arriver. Entourée de ma famille et mes amis, je vais y arriver. Entourée de mes deux merveilles, je vais y arriver, mais surtout, entourée de mon merveilleux mari, qui m'aide et me supporte, je vais y arriver.

Ne lâchez pas les petites mères, vous êtes superbes! Faites attention à vous, ça peut cogner à la porte, maintenant ou plus tard, mais vous devez avoir confiance en vous! Tout va s'arranger! Vous pouvez y arriver vous aussi. N'attendez pas que l'irréparable se produise. N'attendez pas, l'aide est essentielle. Vous n'êtes pas faible si vous demandez de l'aide, au contraire, ça démontre que la vie de famille est primordialeet que vous avez envie d'y arriver. Je vous donne la petite tape dans le dos, et surtout, je vous dis que vous n'êtes pas seules et que ça arrive bien plus souvent qu'on ne le croit.

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