J'ai une amie qui m'est chère depuis près de 15 ans. Nous nous sommes rencontrées à l'école secondaire et ça a cliqué. Toute notre adolescence et une bonne partie de notre vie de grandes personnes, nous avons été de grandes complices. Nous nous rejoignions sur presque tout, que ce soit nos goûts, la musique, nos valeurs ou nos projets de vie.

Puis l'an dernier, mon amie est devenue enceinte. Quelques mois plus tard, moi aussi. Je l'ai appelée le jour même où j'ai vu les deux petites lignes roses sur mon test de grossesse, trop excitée à l'idée que nous soyons enceintes en même temps. Elle a pleuré de joie au téléphone, pendant que sa fille faisait des culbutes dans son ventre. Le bonheur! Nos rêves se réalisaient, on fondait nos familles.

J'ai toutefois vite réalisé que sur certains points, on se ressemblait moins que je croyais. Nous empruntions toutes les deux le même chemin, mais nous utilisions deux voies différentes, disons.

Mon amie préférait ne prendre aucune chance et se privait de beaucoup de choses. S'il y avait la moindre incertitude sur la sécurité de consommer tel aliment pendant la grossesse, elle s'abstenait. Je ne dirais pas que je me foutais de ces risques, mais disons que je prenais les choses beaucoup plus à la légère. Du fromage? Des charcuteries? Trop bon pour m'en priver! Un œuf doit être entièrement cuit? Eille, j'ai mangé mes œufs coulants toute ma vie, pas aujourd'hui que ça va changer!

Mon amie a accouché en maison de naissance, où elle se sentait plus en confiance. Pas question d'aller à l'hôpital! Moi, c'était l'inverse. C'est là que je ne voulais pas prendre le moindre risque; si quelque chose tournait mal, je voulais être déjà à l'hôpital.

Mon amie allaite sa petite fille et songe à l'allaitement prolongé. Moi, j'ai allaité 2 mois et j'ai presque toujours donné le biberon aussi. Mon amie partage son lit avec sa fille et son mari. Moi, j'ai partagé ma chambre (pas mon lit) pendant 3 mois, puis j'ai envoyé mon fils dans sa chambre. Pour elle, tout le monde dort mieux dans le même lit. Mon fils dort mieux sans le bruit matinal du chien et mon chum qui se lève pour aller travailler. Mon amie fait chauffer ses purées dans un contenant rempli d'eau chaude, moi au micro-ondes. Mon amie soigne son bébé avec des produits entièrement naturels et moi je le fais vacciner.

Bref, il n'y a pas grand-chose que l'on fait de la même façon quand vient le temps de prendre soin de nos enfants. Mais vous savez quoi? On s'aime pareil. Autant qu'avant. On ne se juge même pas. Je ne ferais pas les choses comme elle et elle ne ferait jamais les choses comme moi. So what!  J'irais même jusqu'à dire que nos façons de faire, quoique diamétralement opposées, nous font grandir. Elle me fait voir les choses d'un autre angle ; je suis plus ouverte aux méthodes plus naturelles, qui ne sont pas très à la mode dans ma famille. J'espère que je l'aide aussi à voir les choses autrement et à envisager des options auxquelles elle ne penserait pas.

On aime nos enfants autant l'une que l'autre. Je trouve qu'elle a une fille formidable et elle est charmée par mon fils. On sait que l'autre est une mère exceptionnelle et qu'elle fait ce qu'elle croit être le mieux pour son enfant. C'est tout ce qui compte, et il me semble que ça devrait être comme ça pour tout le monde. 

2 responses to “On élève nos enfants différemment et on s'aime pareil

  1. J'adore! Je suis en train de vivre quelque chose de semblable avec ma meilleure amie! Quoique, elle est un peu plus têtue et essaye de me convaincre avec ses façons, mais j'ai du apprendre à lui dire que nous allons faire des trucs différents, mais que ca veux pas dire qu'une façon est meilleure qu'une autre. Merci pour la belle lectuuuure Érika!!!

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Homepage