NDLR. Cet article est rédigé par une collaboratrice et non par Maman Caféine.

Je n’ai jamais voulu écrire sur cet événement. Tout simplement parce que me replonger dans ce souvenir est bien trop douloureux. Aujourd’hui, je suis prête, mais je ne garantis pas l’absence de larmes durant le processus.

Juin 2021. Ma fille a deux ans. Je suis maman à la maison et honnêtement, je suis épuisée. Ce jour-là, comme d’habitude, je n’avais que très peu dormi. Mes enfants regardaient la télévision tranquillement alors que je préparais le diner. Du couscous. Une de mes recettes favorites, du bon couscous végétarien.

Tout s’est déroulé très vite. Trop vite. En un clin d’œil. Ma fille est assise tranquillement. Un clin d'œil. Elle est derrière moi. Un clin d'œil. Je vois sa petite main agripper quelque chose. Un clin d'œil. L’eau chaude se met à déverser sur elle. Des cris, des cris. Des pleurs.

Tout ce que j’entends c’est : « Aider maman, aider » une phrase que ma fille répètera durant les 6 prochaines heures, tout en criant et en pleurant.

J’entends ma voix sortir du néant : « Le bain, vite, allume le bain! »

Je ne me souviens plus avoir appelé les urgences quand les policiers arrivent enfin, suivi des ambulanciers.  Je me souviens du regard apaisant du policier qui me rappelle à l’ordre : « Madame, c’est difficile, mais il faut vous calmer, pour l’apaiser, elle. »

Je ravale mes larmes et je chante cette chanson, celle que je lui chante depuis qu’elle est dans mon ventre : « Brille, brille, petite étoile » . Je le chante par-dessus ses pleurs, je le chante pour ne pas pleurer, je le chante pour ne pas tomber, je le chante parce que c’est la seule chose que je peux faire.

Ensuite, nous sommes parties à l’hôpital, moi et ma fille. Cette partie de l’histoire c’est celle qui revient le plus souvent dans mes cauchemars. Des images de peaux qui s’arrachent. L'image d' une plaie béante sur l’abdomen de mon enfant, ce bébé à qui j’ai promis protection et amour inconditionnel. Alors je chante. Je chante jusqu’à ne plus voir ce qu’il y a devant moi. Je chante parce que c’est la seule chose que je peux faire, chanter par-dessus les pleurs.

Ce qu’il y a de pire dans cette histoire, c’est la culpabilité. Ce sentiment qui vous ronge de l’intérieur. Ce sentiment qui me donnait envie de renverser de l’eau chaude sur moi afin de me punir pour ce que je croyais être entièrement ma faute. Ce sentiment qui tue à petit feu. Ce sentiment qui m’a donné envie de disparaître.

Heureusement, depuis cet événement, j’ai consulté une psychologue qui m’a aidé à gérer toutes ses pensées envahissantes. Si vous en ressentez le besoin, je vous invite à faire de même. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, au contraire, c’est quelque chose qui demande beaucoup de courage.

Au besoin, appelez la ligne parents au 1 800 361-5085

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