Je suis une anxieuse modérée. Mes filles sont aussi des anxieuses (une plus sévère que l’autre).  Ce confinement représente pour nous un combat quotidien pour ne pas sombrer dans la panique. Ma fille redoute d’avoir à reprendre sa 3e année, nous devons prévoir un déménagement et un accouchement pour cet été.  Des choses obligatoires de la vie qui prennent un tournant pour le moins « catastrophique » en ce moment.

Il est facile de voir le pire, de pleurer sur cette année scolaire potentiellement perdue, de penser que nous serons à la rue cet été avec notre nouveau bébé.  Est-ce que ma famille pourra me visiter à l’hôpital? Pourrons-nous partager ce bonheur d’être propriétaires et d’accueillir parmi nous notre 3e princesse?

Chaque matin, en me faisant violence, je me rappelle d’accepter cette situation.  « Own it », comme le dit l’expression anglophone.  Je ne peux rien y faire, sauf respecter les consignes. Alors, c’est ce que je fais.  On s’offre du doux, du délicieux, des souvenirs, des mondes magiques, du temps de qualité.  On redécouvre la magie de la vie!

Je ne me souviens plus la dernière fois où j’ai été complètement disponible pour mes enfants, sans autre préoccupation. Que l’horloge ne dicte pas 100% de notre horaire quotidien.  Qu’on peut passer la journée à se coller, regarder des photos et se raconter des souvenirs. On découvre une autre facette du monde, magique, me permettant de découvrir des traits de mes filles que le branle-bas quotidien m’empêchait d’observer, d’encourager, de célébrer. Je remarque des intérêts que je ne savais pas qu’elles avaient. J’aime les voir lire, se raconter des histoires, s’inventer des mondes, collaborer sur un puzzle; je trouve tout ça si merveilleux que j’en oublie presque la contrainte.

Je prends le temps d’envoyer des textos à mes amis, de faire des « Facetime » à ma mère, belle-mère et grand-mère.  Le tout ne remplace nullement ce sentiment d’amour véritable ressenti lors d’un câlin, mais il nous permet de garder le contact, se voir et surtout, ces femmes peuvent  voir leurs petites-filles.  Elles peuvent, à distance, grandir tout de même sous leurs yeux.

On cuisine, on cherche des recettes, on explore.  Les enfants aiment aider et à vrai dire,  j’aime aussi leur coup de main.  Pas pressés de souper pour faire les devoirs-douche-dodo, nous profitons de ces moments pour leur apprendre le respect de la nourriture, l’importance de bien assaisonner, la manipulation de certains outils.

Et puis le soir : films. Ceux de notre enfance, que l’on partage avec elles ou des nouveautés qu’on découvre en famille. Des films qui parlent des différences humaines et de l’importance du respect de ces dernières. Le tout provoque toujours des discussions et des échanges enrichissants. Ensuite, du temps en amoureux : ça aussi, ça fait du bien!

Il est vrai que cette horrible période laissera sur tous et chacun une empreinte qu’il ne sera jamais possible d’effacer.  Mais en attendant, je considère que c’est le moment ultime pour profiter les uns des autres, se rapprocher, et de s’offrir un peu de magie pour passer au travers. ÇA VA BIEN ALLER!!!

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