Pauvre toi, 2e terrible two à atterrir chez moi. Tu pars avec déjà 2 prises, tu es le mouton noir, bref toutes ces qualités associées à ceux qu’on croit pourris, ceux dont on a déjà décidé le sort. Soyons francs; cette pré-crise d’ado de trottineur en besoin de prouver son indépendance, on pourrait tous s’en passer.

La grande sœur, elle n’en a pas vraiment eu de phase du « non systématique », suivi d’une immédiate danse de « Saint-Guy ». Ben, quelques « crises de bacon » par-çi par-là, mais rien de vraiment officiel. On n’a jamais pris de gants blancs, fait de milliers de détours pour éviter une crise. Avec toi, c’est au quotidien. Je cherche toujours quoi dire, comment le dire pour ne pas que tu hurles, pleures, que tu te lances sur le sol. Je fais des clowneries, des blagues, j’ai des photos de chiens pour faire diversion. On cherche des camions, des autos, des chats… des oiseaux même. Tout est bon pour éviter la prochaine crise.

Et la grande sœur, quelle championne. On insiste pour qu’elle partage, pour qu’elle abdique temporairement son jouet qui est si intéressant pour la terreur à lulu qui partage nos vies. Elle aussi doit trouver des moyens de faire rire, de consoler, de réconforter tout en laissant à regret son jouet à sa petite sœur le temps qu’il perde son intérêt. Ah ma championne, maman essaie très fort de ne pas toujours laisser gagner ta sœur.

Dans ton sillon destructeur, tu laisses mes habiletés maternelles se cacher. Oui, parce qu’après ma journée de travail (éducatrice en CPE dans un groupe de 18 mois cette année… wow quelle belle idée hein???), j’ai plus ou moins envie de maintenir ma murale. Tout ce que j’ai le goût de faire, c’est de les regarder jouer et faire des devoirs, les voir grandir. J’ai envie de me rappeler à quoi elles ressemblaient dans ces moments complices qu’elles partagent. Être un dictateur, ce n’est pas nécessairement ma tasse de thé. J’ai envie de terminer mes journées dans la douceur et l’amour, de profiter de ce besoin que nous avons tous de nous retrouver collés dans notre nid. Je ne veux pas lever la voix, refuser à répétition et mettre mini-moi en retrait.

Quand tu quitteras enfin cette maison, quand notre 2e princesse sera en mesure de mieux s’exprimer, qu’elle aura enfin toutes les habiletés pour faire les choses « toute seule maman » sans avoir à gérer 2 crises et courir pour ne pas rater le bus, nous serons reconnaissants. Oui, tu as bien lu. Je sais que je t’ai insulté; comment ne pas te dire la vérité quand tu ruines littéralement nos sorties au resto/épicerie/jeux au parc?? La vérité, c’est que tu nous fais ensuite apprécier ces moments où elle avait encore besoin de nous. Nous saurons apprécier ces moments où nous pourrons être assis au restaurant et qu’elle coloriera en attendant son repas, sans se lever. Les trajets de bus parsemés de rires parce que nous avons de plaisir à chercher les oiseaux. Ce moment où partager les « barbies » ne sera plus une cause de colère et de rage. Et nous avons tous HÂTE!!!

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