Je ne sais pas exactement où ni quand, mais ça m’a frappé en plein visage, comme un seau d’eau glacé. Je venais de me réveiller d’une phase léthargique dans laquelle je me trouvais depuis des années. Je ne sais plus à quel moment je me suis perdue. Possiblement entre deux brassées de lavage et la centaine de nuits blanches de ma progéniture. Durant des années, je m’en suis tenue à la routine avec les enfants. C’est tellement d’adaptation les premières années, surtout quand on passe d’un enfant à deux.

Je suis devenue comme un robot, à effectuer les taches qu’une maman devrait faire sans broncher. Je limitais mes sorties entre une visite chez mes parents ou chez mes beaux-parents. Quelques amis venaient souper à la maison de façon occasionnelle. Au point où, ma vie sociale ne se résumait qu’au travail et à mon écran de cellulaire.

Certaines diront que j’ai créé moi-même mon propre malheur. Je crois qu’involontairement j’ai créé une bombe à retardement. À force de rester ancrée dans la routine métro/boulot/dodo, un jour, mon cerveau a fait un genre de déclic. Par contre, j’ai la terrible sensation qu’il est arrivé trop tard. Je suis revenue à la vie avec un gout amer dans la bouche. J’ai réalisé que malheureusement, j’avais refoulé et accepté trop de choses trop longtemps. Tellement longtemps que j’en étais à un point de non-retour. J’ai réalisé que la vie que je menais était loin de celle que je m’étais imaginée et que j’étouffais. J’étouffais au point où je n’avais qu’une seule option : je devais changer ma vie le plus rapidement possible.

J’ai recommencé à avoir un peu de vie sociale, mais encore là, je m’assurais que tout soit fait avant de quitter la maison. Pour éviter à mon conjoint de devoir le faire durant mon absence. Comme si je me sentais coupable de faire quelque chose pour moi et moi seule.

Ces toutes petites heures de liberté me font tellement de bien. Mais, le retour à la réalité est de plus en plus dur, à chaque fois. Peu à peu je réalise que ce n’est pas ma vie en soi qui me cause problème, mais celle que nous avons ensemble, lui et moi. Est-ce que j’ai trop accepté et trop enduré de sa part ? Est-ce que c’est lui qui m’a prise pour acquis? Je crois que la réponse à toutes mes questions est : oui.

C’est toujours difficile de fermer un chapitre, surtout quand il y a des enfants dans l’équation. Ça laisse un sentiment d’échec. Mais qui sait? Peut-être que le prochain chapitre saura me rendre plus heureuse. Seul l’avenir nous le dira !

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