Vis-la ta fausse couche

Parce que présentement ton p'tit cœur, bien il saigne.

Tu ne le sais pas si ça va arrêter de faire mal. Tu te sens vide. Tu sens que tu portes la mort quand, au contraire, tu aurais tellement voulu porter la vie.

Tu as peut-être déjà acheté son premier pyjama, son premier toutou, sa doudou et tu aimais imaginer qu'il allait avoir plus de tes traits physiques que ceux de son papa. Vous aviez peut-être même trouvé son nom.

La vie peut être belle, mais en même temps si cruelle. Toi tu le désirais ce petit bedon que tu allais flatter jusqu'à t'user les mains.

Une partie de toi vient de se faire marquer à grand coup de fer rouge. Tu as mal et tu ne le sais pas si cette douleur va s'arrêter. Ton monde s'écroule sous tes pieds.

Que quelqu'un te dise que ça arrive dans 25 % des cas et que ta voisine en ait déjà fait une et qu'aujourd'hui elle est maman de deux enfants, ben tu t'en contre fous. Ça ne te ramène pas dans un état serein et ta douleur n'est pas moins vive.

Tu as le droit de pleurer, tu as le droit de vouloir crier, tu as le droit de vouloir en parler, tu as aussi le droit de vouloir garder le silence. Bref, tu as le droit.

Je l'ai vécu. J'ai eu mal. J'ai pleuré. J'ai crié. Je ne voulais pas. Je n'arrivais pas à y croire. Tout ce que je souhaitais c'était de me réveiller et de réaliser que ce n'était qu'un cauchemar.

C'est une grosse tempête. Dans ton cœur et dans ta tête.

Tu te relèveras de celle-ci.

Pas sans cicatrice. Pas une cicatrice visible, mais sur ton cœur, oui.

Tu risques même de toujours avoir une pensée pour ce petit ange pour qui la visite dans ta vie aura été de trop courte durée. Mais le temps fera son œuvre et apaisera ainsi ta douleur.

Entoure-toi et vis ta peine.

Je t'envoie du gros love virtuellement!